LANFREDI Joseph

Par Antoine Olivesi, Michel Pigenet

Né le 1er mai 1905 à Marseille (Bouches-du-Rhône), décédé le 6 octobre 1946 à Marseille ; ouvrier du port ; militant communiste et secrétaire général du syndicat des ensacheurs de Marseille.

Fils Joseph Lanfredi et d’Aveline Prasos, marié à Marie Lanai, père d’un enfant, il travaillait sur le port de Marseille et avait adhéré au parti communiste et était, en 1935, secrétaire de la cellule des ensacheurs. En janvier 1937, il succéda à Benjamin Meiffren au poste de secrétaire général du syndicat CGT des ensacheurs professionnels du port de Marseille (55 membres) et devint permanent syndical. Joseph Lanfredi fut délégué au congrès de la Fédération des Ports et Docks de janvier 1938 où il critiqua le travail à la tâche, mais justifia le travail au forfait en vigueur chez les ensacheurs marseillais. Il était membre de la commission administrative de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône et fut, aux côté de Pierre Gagnaire* à la tête de tous les mouvements sociaux du port, d’après la police. Une perquisition chez lui, le 28 septembre 1939, trouva des documents politiques (brochures, prospectus, etc.) antérieurs à la dissolution du parti communiste. Placé sous surveillance en octobre 1939, il fut mobilisé le 1er octobre au 7e Génie d’Avignon (Vaucluse). Il fut classé réformé temporaire le 13 janvier 1940 et définitif le 11 mars. Il trouva du travail au Trafic maritime, mais la Sûreté navale l’avait désigné comme suspect, ayant collaboré à Rouge Midi, le 27 janvier 1940. Il fut proposé à l’internement administratif par la police le 29 mai 1940. L’arrêté d’internement fut signé le 6 juin pour l’envoyer au camp de Saint-Angeau (Cantal). Mais, ayant été blessé lors du bombardement aérien allemand du 2 juin 1940, son internement fut repoussé. Il fut envoyé par un arrêté du 3 août au camp de Chibron (commune de Signes, Var). Une pétition de la corporation des ensacheurs parvint aux autorités le 10 octobre 1940, affirmant qu’il n’avait jamais fait de politique dans ses fonctions syndicales. À la dissolution de Chibron, le 16 février 1941, il fut transféré au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Ses demandes de libération et celles de son épouse (qui travaillait comme contremaitresse à la manufacture de chaussures de Marseille) reçurent un avis défavorable les 10 avril et 11 juin 1941. Le 11 juillet suivant, interrogé par l’inspecteur du camp, il affirma n’avoir jamais été membre du parti communiste, mais seulement trésorier du comité de Front Populaire du port de 1936 à 1938 et secrétaire du syndicat, fonction dont il aurait démissionné en 1938. Il reconnut avoir participé à toutes les manifestations du Front Populaire et à la grève du 30 novembre 1938. Il se dit disposé à signer l’acte de loyalisme à l’égard du gouvernement. S’il ne s’était pas désolidarisé des « agitateurs » responsable de la manifestation du 2 avril dans le camp, c’est qu’il se trouvait à l’infirmerie, mais il désapprouvait cette manifestation. Le chef du camp ne fut pas opposé à sa libération. Il fut libéré pour trois mois par un arrêté du 15 décembre 1941, libération qui devint définitive par un arrêté du 12 mars 1942.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article115751, notice LANFREDI Joseph par Antoine Olivesi, Michel Pigenet, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 7 septembre 2021.

Par Antoine Olivesi, Michel Pigenet

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, M 6/10933, rapport du 2 octobre 1939 ; 5 W 195 (dossier d’internement). — Arch. Dép. Var, 4 M 291. — Arch. Com. Marseille, listes électorales. — Le Midi syndicaliste, organe des groupements ouvriers confédérés de la région de Marseille puis de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône, 26 janvier 1937 et 20 juillet 1938 (BNF, Gallica). — Congrès de la Fédération nationale des Ports et Docks, les 27-29 janvier 1938 (Nantes). — Notes de Louis Botella et de Jean-Marie Guillon.

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