LANOY Édouard, dit LAUNOY

Par Antoine Olivesi mis à jour par Marie-Cécile Bouju

Né 4 novembre 1849 et mort 22 octobre 1934 à Marseille (Bouches-du-Rhône), ouvrier typographe ; prote ; militant syndicaliste des Bouches-du-Rhône ; coopérateur.

Fils de Michel Lanoy, ajusteur, et de Marie Breton, sans profession, Édouard Lanoy était compositeur typographe. Il fit son apprentissage au Courrier de Marseille, quotidien bonapartiste à la fin du Second Empire, puis y fut employé comme typographe.

Classe 1869, Lanoy fut mobilisé pendant la guerre de 1870. Fait prisonnier, il resta détenu sept mois. Par la suite, il fit la campagne d’Algérie en 1872.

Libéré de ses obligations militaires, Lanoy revint à Marseille et repris son poste au Journal de Marseille, journal républicain modéré, qui avait racheté et absorbé le Courrier de Marseille en 1871. Il y resta jusqu’en 1902 et devint prote.
jusqu’en 1914. Il y devint contremaître d’imprimerie.

Dès ses débuts professionnels, Lanoy s’engagea dans la défense des confrères. Lanoy fut « membre fondateur du syndicat des typographes en 1868 ». Il est exact que, cette année-là, apparut la Chambre syndicale des typographes de Marseille qui se mit trois fois en grève et contribua, après avoir bénéficié de l’aide apportée par plusieurs sections de la Ire Internationale à la solidarité réciproque en faveur d’autres groupements ouvriers en grève. On ne peut, cependant, en déduire que la Chambre syndicale des typographes marseillais, et Lanoy lui-même, individuellement, aient appartenu à l’AIT.

Lanoy fut également secrétaire puis trésorier de la Société de secours mutuels Saint Jean Porte Latine.

Son nom fut surtout associé au monde des coopératives. En 1902, Lanoy fonda « L’Imprimerie Nouvelle, Association coopérative », - nommé par la suite "l’Imprimerie nouvelle de Marseille" - constituée, initialement, avec des parts de 50 francs qui connut « des débuts difficiles. Lanoy dut payer de sa personne et de ses deniers, mais sa ténacité finit par l’emporter ». L’Imprimerie Nouvelle publia le Bulletin del’École émancipée, et, surtout, jusqu’au début août 1914 (dernier numéro paru, le 718e), L’Ouvrier Syndiqué, organe de l’UCSO et de la Bourse du Travail de Marseille, puis, en 1913-1914, de l’Union départementale-CGT des Bouches-du-Rhône. L’imprimerie employait 80 personnes en 1927.

En 1926, Lanoy devint directeur honoraire de l’imprimerie. Léon Roustan, qui fut sous-directeur, lui succèda

Chevalier de la Légion d’honneur depuis 1913, promu officier en 1928 au titre du ministère du Travail, Lanoy mourut en 1934 à Marseille. Léon Roustan, ainsi que de nombreux dirigeants syndicalistes (confédérés) et socialistes, assistèrent à ses obsèques.

L’Imprimerie nouvelle de Marseille est toujours en activité en 2020.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article115828, notice LANOY Édouard, dit LAUNOY par Antoine Olivesi mis à jour par Marie-Cécile Bouju, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 8 décembre 2020.

Par Antoine Olivesi mis à jour par Marie-Cécile Bouju

SOURCES : Arch. Com. Marseille, série K1, listes électorales de 1905, 1913, 1919, 1921. — Dossier 19800035/0179/23188 base Leonore [en ligne]. - L’Ouvrier syndiqué, notamment entre 1910 et 1914 ; L’École émancipée, même période, et après 1919. — Le Petit Provençal, 24 et 25 octobre 1934 (nécrologie et photo du militant). — A. Olivesi, La Première Internationale à Marseille, 153 p., dact., 1982. — Thierry Flammant, L’École émancipée des origines à 1925, Mémoire de Maîtrise, op. cit.Indicateur marseillais, 1905-1935. — État civil en ligne cote Marseille (Bouches-du-Rhône, France) - 1849/Novembre, vue 9.

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