LAPRAZ Albert, Jules

Par Justinien Raymond

Né le 8 mai 1888 à Châble-Beaumont (Haute-Savoie), mort le 17 septembre 1952 à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) ; instituteur ; militant syndicaliste de Haute-Savoie ; militant socialiste SFIO ; résistant.

Né dans une famille paysanne pauvre et nombreuse qui cultivait quelques lopins de terre et s’occupait d’un moulin, Albert Lapraz avait deux ans lorsque mourut sa mère. Élevé par sa grand-mère, il connut la vie quasi misérable de la petite paysannerie savoyarde, seulement égayée par la vie du moulin, qu’il restitua plus tard dans ses Propos du Molardier, contes en patois. A l’école du village, son intelligence se révéla et, muni du Certificat d’études primaires, il fréquenta, sur les conseils de son instituteur, l’école primaire supérieure de Saint-Julien-en-Genevois. Il passa le brevet élémentaire puis entra, sur concours, à l’école normale d’instituteurs de Bonneville en 1904. En 1907, il devint instituteur à Saint-Jeoire-en-Faucigny, à Thônes, à Saint-Cergues puis à Thonon-les-Bains de 1922 à 1940, année de sa révocation par le gouvernement de Vichy. Il épousa Jeanne Néplaz (voir Jeanne Lapraz) dont il eut deux filles et qui mourut en 1927. Albert Lapraz se remaria en 1938 avec une collègue.

Membre de l’Amicale des instituteurs, il fut le fondateur et l’animateur du syndicalisme enseignant en Haute-Savoie, rattaché à la CGT, puis à la CGTU jusqu’à la réunification. Parallèlement, il s’occupa activement de la Libre pensée en Haute-Savoie, et fut, pendant plus de vingt ans (1930-1951), le rédacteur quasi exclusif de Vigilance laïque, organe qu’il avait fondé. Il y publia ses Propos du Molardier, c’est-à-dire le travailleur agricole itinérant, d’où se dégage une connaissance intime des réalités de la terre.

Adhérent au Parti socialiste SFIO peu après sa sortie de l’école normale, il rallia le Parti communiste après le congrès de Tours (décembre 1920), mais l’abandonna en 1923 pour retourner au Parti socialiste SFIO. Secrétaire de la section socialiste de Thonon, il participa au Front populaire, puis à la Résistance et appartint au comité de Libération de Thonon.
Mis à part une candidature de principe au conseil d’arrondissement, il ne brigua aucun mandat politique, mais à la Libération, il siégea au conseil municipal de Thonon de 1945 à 1949 et fut quelques années adjoint au maire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article115959, notice LAPRAZ Albert, Jules par Justinien Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 17 janvier 2020.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Propos du molardier, Bonneville, 1938, 215 p. Collaboration à la Géographie de la Haute-Savoie, édité par le syndicat des instituteurs, 1935. — Saynettes en patois savoyard, en français. — Collaboration aux Cahiers rationalistes, à Vigilance laïque, au Travailleur savoyard, au Socialiste savoyard, au Savoyard de Paris, au Messager de la Haute-Savoie, au Bulletin syndical de l’Enseignement public en Haute-Savoie, à L’École émancipée.

SOURCES : Journaux cités. — Témoignage de Mme Lapraz. — Souvenirs personnels. — Nécrologie d’A.-V. Jacquet dans La Révolution prolétarienne, n° 69, février 1953, p. 22-23. — Notes de J. Chuzeville.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable