LARCHEVÊQUE René, Maurice, Louis

Par Daniel Grason

Né le 8 juin 1910 à Mehun-sur-Yèvre (Cher), mort le 8 avril 1945 à Farge (Allemagne) ; dessinateur industriel ; journaliste à Ce Soir ; communiste ; résistant ; mort en déportation.

Fils d’Alexis et de Julienne Brunaud, célibataire René Larchevêque était titulaire du CEP et du Certificat d’études complémentaires. De la classe 1930, recrutement de la Seine, 2ème bureau, il fit son service militaire au 281e Régiment d’infanterie Alpine. Il adhéra au Parti communiste en 1936, secrétaire de cellule, il a été journaliste.
Mobilisé en 1940, démobilisé en septembre, le parti communiste étant interdit ainsi que l’Humanité, il travailla à la société M.A.X.E.I. au 21 boulevard de Courbevoie à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Il vivait avec sa femme chez sa mère dans un logement de deux pièces cuisine au 31 rue Camille-Pelletan à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine). Interpellé le 5 décembre 1940, interrogé par le commissaire Lucien Bizoire de Puteaux, il reconnaissait avoir participé à une réunion un matin vers 10 heures sur l’ile de la Jatte à Puteaux avec Gabriel Péri, Raymond Colin et René Kourtz.
René Larchevêque déclara : « Péri nous a fait un petit discours sur la politique étrangère, que le parti allait rentrer dans la légalité et qu’il n’y avait aucun inconvénient à faire de la propagande dès maintenant. Au cours de cette réunion on peut dire, sans risque de se tromper que les mesures de propagande ont été envisagées. Mais je ne me souviens pas qu’il ait été question de tracts devant moi. […] Quelques jours après, Kourtz m’a remis des tracts communistes, une dizaine environ ».
D’autres rencontres eurent lieu, il rencontra Raymond « Colin une dizaine de fois », ainsi qu’André Bourgogne de Gennevilliers qui lui remettait des tracts que lui-même donnait à Arthur Salagnac. Interrogé sur Lucien Carcedo, il déclara : « Je ne me souviens pas d’avoir mis en rapport Carcedo avec Salagnac ni d’avoir eu avec lui, au mois de novembre 1940, une conversation au sujet de la propagande communiste. D’ailleurs comme je l’ai déclaré précédemment, j’avais cessé de m’occuper de politique plus de deux mois avant mon arrestation ». Ce à quoi Carcedo rétorqua « Je ne puis être affirmatif en ce qui concerne Larchevêque ».
Emprisonné à la prison de La Santé jusqu’en juin 1941, envoyé à la prison de Fresnes où il resta jusqu’en janvier 1942, le 5 juin il a été transféré au camp d’internement de Voves, puis le 9 mai 1944 au camp de Compiègne.
Le 21 mai 1944 René Larchevêque était dans le convoi de 2004 déportés qui partit de Compiègne à destination du camp de concentration de Neuengamme en Allemagne. Il fut dirigé à une date inconnue sur le camp de Brême-Farge, plus de 2000 déportés travaillaient à l’édification d’un abri sous-marin nommé « Valentin ». Matricule 32114 il y mourut le 8 avril 1945, un mois avait la capitulation sans condition de l’Allemagne hitlérienne.
Sa mère Julienne née Brunaud, monteuse en tricot, âgée de soixante ans, témoigna le 14 juin 1945 devant une commission rogatoire. Elle rappela les circonstances de son arrestation, sa condamnation, son incarcération à la prison de Fresnes, puis son internement et sa déportation en mai 1944.
Des photographies d’inspecteurs des Renseignements généraux lui furent présentées, elle n’en reconnut aucun. Elle déclara que René Kourtz, interpellé en même temps que son fils avait reconnu B. et P. comme étant les auteurs de l’arrestation de son fils.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article115988, notice LARCHEVÊQUE René, Maurice, Louis par Daniel Grason, version mise en ligne le 21 avril 2022, dernière modification le 21 avril 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : AN Z/4/71 dossier 501. – Arch. PPo. 77 W 3124-291860. – Arch. Dép. Seine, listes électorales. – Dossier Gabriel Péri, sections spéciales (communiqué par Denis Peschanski). – État civil de Mehun-sur-Yèvre. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004, FMD déportés des Hauts-de-Seine.

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