LARIVIÈRE Pierre

Né le 19 avril 1883 à Paris (5e arr.), mort le 15 février 1932 à Paris (14e arr.) (annoncée dans Le Semeur, 25 février 1932) ; taille-doucier, peintre, caricaturiste et écrivain ; militant anarchiste.

Fils Pierre Larivère, employé puis contre maître, et de Thérèse Lachaud, Pierre Larivière entra à l’Ecole Estienne en 1895 et intégra la section de dessin lithographique. Il en sortit diplômé en 1899.
En 1914, Larivière se présentait comme artiste peintre. Pierre Larivière collabora avant la Première Guerre mondiale aux publications anarchistes (deux dessins parurent notamment dans Les Temps Nouveaux de Jean Grave, 17 janvier et 18 avril 1914). Il milita à la Fédération lithographique.

Pendant la Première Guerre mondiale, Larivière fut affecté aux services auxilaires jusqu’en mai 1916 puis au front (infanterie, artillerie) jusqu’à sa démobilisation en mars 1919. Il correspondit en 1914-1915 avec Jean Grave et, sans désapprouver totalement les positions « union sacrée » prises par ce dernier, il estimait peu probable d’obtenir que les gouvernements alliés poursuivent « un but exclusivement libérateur des oppresseurs du peuple germain » ; et il terminait (9 décembre 1914) : « La guerre actuelle, quoi qu’on en dise, est tout de même une guerre capitaliste. » Dans une seconde lettre datée 27 janvier 1915, il célèbre « l’admirable et courageux Romain Rolland » et conclut : « Bref, je ne crois pas à la « guerre libératrice », quoi qu’en pense Kropotkine pour qui j’ai toujours une admiration sans bornes ». L’échange de correspondance s’arrêta sans doute en raison des graves divergences qui séparaient les deux hommes.

Pierre Larivière sympathisa alors activement avec les hommes et les publications pacifistes. Il publia quelques poèmes dans CQFD (Ce qu’il faut dire) que Sébastien Faure lança en avril 1916, donna plusieurs croquis à la revue Les Humbles (cf. Cahier 6-7, octobre-novembre 1916) de Maurice Wullens, croquis extraits d’un album à paraître Les Agenouillés (édité ?).

En 1917 il illustra la plaquette À Jean Jaurès éditée à Paris par la Librairie d’Action d’art de la Ghilde « Les Forgerons », plaquette reproduisant le poème dans lequel Raoul Verfeuil s’interroge sur ce qu’aurait fait Jaurès et dont cette strophe donne le ton et l’esprit :

« Mais quel que soit, hélas ! son conseil ou son geste,
À la face du ciel, d’un grand cri surhumain,
Il eût clamé ces mots éperdus : Je proteste !
Et vous, gouvernements, prenez garde à demain ! »

Après la guerre, toujours militant anarchiste, il participa au congrès d’Orléans, 14-16 juillet 1923.

De 1927 à sa mort, il collabora au Semeur de A. Barbé faisant paraître des poèmes, des comptes rendus d’ouvrages, des portraits comme celui du leader anarchiste italien Malatesta (cf., n° spécial du 23 février 1927 à l’occasion du 75e anniversaire de ce militant). Plusieurs de ses portraits ont été publiés sous forme de cartes postales. Il donna aussi un dessin au moins à la Revue anarchiste (n° de janvier 1924).

Pierre Lavière avait épousé Héliane Chaussemier le 2 septembre 1907 à Chaumont (Haute-Marne). Il était père d’un enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article116030, notice LARIVIÈRE Pierre , version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 21 avril 2022.

ŒUVRE : Collaboration aux Glaneurs, revue publiée en 1917, à la revue Les Humbles, au Semeur et à bien d’autres revues libertaires. — Au Temps des sous-hommes, Paris, 1919, in-16, 131 p. Bibl. Nat. 8o Z 21 052. — Griffes et caresses.

SOURCES : Arch. Paris V45 5722 (n°1115) acte naiss., D4R1 1215 registre matricule [en ligne] et registre des élèves Fond Ecole Estienne. - Les périodiques cités. — Le Semeur, 18 mars 1932. — René Bianco, Cent ans…, op. cit.. — Larivière, Pierre, Les "Agenouillés". 12 croquis, Paris : Librairie d’art de la Ghilde "Les Forgerons", 1916, 7pl. — Cartoliste — Note de Marianne Enckell.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable