LAURENT Yvonne

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

Née le 23 juillet 1894 à Vendat (Allier) ; militante communiste de l’Allier.

Yvonne Laurent était la fille de deux instituteurs retraités depuis 1918 et habitant à Vichy dans une maison dont ils étaient propriétaires. “Vrais républicains et défenseurs des travailleurs” ils ont lutté pour l’école laïque. Leur fille avait étudié au Lycée de Jeunes filles de Moulins pendant 6 ans comme pensionnaire et obtenu le Brevet élémentaire et le Diplôme de fin d’études secondaires dans cet établissement qui ne préparait pas au baccalauréat. Demeurée sans profession, elle épousa Claudius Laurent instituteur à Vichy depuis 1915 qui avait été blessé à la bataille de la Marne. Réformé à 40 % il militait à l’ARAC depuis sa formation mais n’adhérait pas au PC. Ils avaient un fils, Jacques, né vers 1918, étudiant en Lettres en 1938 à la faculté de Grenoble où il était alors secrétaire de l’Union fédérale des étudiants (UFE) et membre du parti communiste.

Yvonne Laurent commença à militer au Comité Mondial des Femmes où elle eut la responsabilité de la trésorerie de la section de Vichy d’octobre 1935 à janvier 1937. Elle désirait entrer au PC depuis 1934 mais elle devait “lutter contre les idées quelque peu moyenâgeuses de son mari qui admettait difficilement qu’une femme puisse militer sans son mari” aussi n’adhéra-t-elle qu’en novembre 1936. Elle avait été proposée en juin par la camarade Gaucher du Comité des Femmes qui était alors “une bonne camarade” et qui sera plus tard en novembre 1938 exclue du parti. Yvonne Laurent assista à sa première réunion à la cellule de Vichy et fut nommée dans le courant de 1937 au Comité de section puis, à la Conférence de section qui suivit, membre de son bureau. Elle y représentait le Comité Mondial des Femmes de Vichy dont elle avait été nommée secrétaire en janvier 1937. Elle fut déléguée le 11 décembre 1938 à la Conférence régionale de l’Allier tenue à Moulins. Son rôle consistait à tâcher d’amener dans le parti les femmes les plus actives du CMF.

Dans le Comité des Femmes elle mena la lutte contre un groupe de 5 ou 6 adhérentes qualifiées par elle de “trotskisantes” qui par leur attitude empêchaient de tenir les réunions et de travailler en particulier pour l’Espagne. Elle fut soutenue fortement par le secrétaire régional du PC et dénonça ces femmes opposantes comme “agents du fascisme”. À la fin de 1938 elle n’avait suivi aucune école du Parti mais, abonnée à l’Office militant, elle lisait régulièrement les publications de l’IC et les Cahiers du Bolchevisme ainsi que les brochures du Bureau d’Éditions.

Résistante pendant la guerre elle eut à souffrir de la déportation et de la mort de son fils Jacques à Buchenwald.

En 1964 Yvonne Laurent appartint au Comité pour la réhabilitation d’André Marty.


Son fils, Jacques Laurent, poète, mourut en déportation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article116408, notice LAURENT Yvonne par René Lemarquis, Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 11 mai 2011.

Par René Lemarquis, Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, 495 270 5802, autobiographie, Vichy 22.12.1938, classé A. — Débat communiste, n° 25, 15 mars 1964.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable