LAUVERGEAT Charles, Louis

Fils d’un briquetier et d’une blanchisseuse, Charles Lauvergeat, syndicaliste depuis 1917, milita au Parti communiste lorsqu’il habitait Puteaux. Coopérateur, il joua un certain rôle à la Bellevilloise et écrivit en 1928 : « Tout communiste doit être coopérateur », non seulement à cause des avantages immédiats qu’offrent les coopératives, « mais surtout pour l’énorme importance qu’elles acquerront après la révolution, en tant qu’organismes de répartition de la société nouvelle » (Contre le Courant, n° 20-21, 15 décembre 1928).

Ayant quitté le Parti communiste et rallié les rangs du Parti socialiste SFIO, il vint se fixer à Bondy dans un pavillon. Il fut élu conseiller municipal le 12 mai 1935, sur une liste de coalition socialiste et communiste conduite par Henri Varagnat. Délégué sénatorial en 1935 et 1938, il anima entre temps les grèves de 1936 aux Galeries Lafayette où il était délégué du personnel. Après la suspension de la municipalité à l’automne 1939, il fit partie de la délégation spéciale mais fut révoqué après l’exode. Il s’éleva contre cette décision par une lettre du 22 juillet 1940 au ministre du Travail, René Belin : « Nous étions cependant arrivés à quelques résultats, nous avions été compris et appréciés par la population et dans cette période si difficile nous constations un renouvellement de l’opinion. Des maladresses sont hélas commises dans nos villes de banlieue où il faudrait agir avec tant de souplesse et de prudence. Nous pensons qu’il serait urgent d’examiner à nouveau cette situation avant que les choses ne s’aggravent. Si je me suis adressé à vous et me suis permis de vous écrire librement, c’est en communauté d’idées, j’ai toujours suivi et défendu l’action que vous avez si courageusement menée à la CGT et à Syndicats. »

Marié le 16 novembre à Paris (XVIe arr.), père de deux enfants nés en 1919 et 1933, Charles Lauvergeat partit ensuite dans le Calvados où il reprit un fonds d’épicerie. Il vivait à Trouville-sur-Mer en 1987.