LEBAILLIF Félicien, François, Pierre

Par Alain Dalançon

Né le 1er janvier 1883 à Damville (Eure), mort le 12 avril 1947 à Sens (Yonne) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI, co-secrétaire de la FGE-CGT.

Félicien Lebaillif
Félicien Lebaillif

Troisième d’une fratrie de cinq enfants, Félicien Lebaillif était le fils de François Lebaillif, facteur rural, et de Marie-Louise Brière, sans profession.

Il devint instituteur et effectua son service militaire à Granville (Manche) en 1903-1904. Il épousa le 9 décembre 1905 à Isigny (Calvados) Pauline Briou, avec laquelle il eut une fille, Simone (1909-1962), et un fils, Michel (1916-1960), devenu agrégé des lettres en 1942.

Il fut remobilisé durant toute la guerre 1914-1918 au 36e régiment d’infanterie, au 294e RI puis au 403e RI.

Après la guerre, Il collabora au Pays normand, journal des organisations ouvrières de Basse-Normandie, puis organe mensuel des fédérations socialistes de Basse-Normandie dont Ludovic Zoretti, professeur à la faculté des sciences de Caen, fut le créateur en 1921, et l’animateur.

Instituteur à l’école d’application de Caen, Félicien Lebaillif devint secrétaire de la section départementale du Syndicat national des institutrices et instituteurs à partir de 1925, année où le syndicat s’affilia à la CGT. Il fut élu au conseil départemental en 1926 (280 voix) et réélu le 2 mai 1929, par 302 voix sur 354 votants.
Il fut également un dirigeant du Syndical national, membre du bureau national, co-secrétaire avec René Vivès de la commission « éducation sociale » en 1929-1930, s’occupant en fait des relations avec la FGE (Fédération générale de l’enseignement) et la FGF (Fédération générale des fonctionnaires).

Il avait eu en effet l’occasion de militer avec Ludovic Zoretti. Ce dernier était le principal inspirateur et défenseur de la constitution d’une fédération de l’enseignement dans la CGT, projet qui put enfin être réalisé en 1928. La réunion constitutive de la FGE se tint le 11 octobre au siège de la CGT, au 211 rue Lafayette à Paris, regroupant 12 syndicats, dont le SNI avec plus de 70 000 cartes, représenté par Louis Roussel, secrétaire général du SN, et Lebaillif. Le 23 décembre 1928 se tint le congrès constitutif avec 16 syndicats, qui élut la première commission administrative qui désigna elle-même le bureau fédéral, composé de trois secrétaires : Félicien Lebaillif (SNI), Lucien Mérat (Syndicat des professeurs de lycée), Ludovic Zoretti (Syndicat de l’enseignement supérieur). Lebaillif fut chargé des relations avec les syndicats nationaux, Mérat des relations avec les sections départementales et les régions académiques à créer, et Zoretti fut désigné secrétaire administratif. La FGE se dota d’une publication L’Université. Le 19 mars 1929, la commission permanente du SNI demanda que la FGE soit une des composantes de la Fédération des Fonctionnaires dans la CGT. Lebaillif céda alors sa responsabilité de secrétaire de la section départementale du SNI du Calvados à Thomas, mais la reprit en 1931.

Au congrès national du SN de 1931, il adressa des critiques à la direction, d’abord à Marthe Pichorel qui avait entrainé de la confusion en s’engageant dans le comité des 22 ; c’était contraire au mandat permanent du SN : ralliement individuel ou collectif à la CGT et non dissolution des deux CGT pour constituer une CGT nouvelle, thèse de la CGTU. Il se déclarait pour un « syndicalisme de masse » et non un « syndicalisme de minorité et d’actions ».

Après avoir quitté la direction de la FGE, il demeura secrétaire départemental du SN jusqu’à la fusion de 1935. Dans ses Mémoires, André Delmas le qualifiait de "personnage très subtil".
Officier d’académie depuis juillet 1932, il prit sa retraite au 1er janvier 1939.
Veuf en 1935, il se remaria le 29 décembre 1943 avec Germaine Paturel à Sens.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article116614, notice LEBAILLIF Félicien, François, Pierre par Alain Dalançon, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 16 mai 2021.

Par Alain Dalançon

Félicien Lebaillif
Félicien Lebaillif

SOURCES : Arch. Nat. F7/13749. — Arch. Dép. Calvados, M 505. — JO, Lois et décrets, 12 juillet 1932, décembre 1938. — Le Peuple, 9 janvier, 23 juillet et 4 mai 1929. — 50 000 adresses du Calvados. — André Delmas,Mémoires d’un instituteur syndicaliste, Albatros, 1979, p. 208. — État civil de Damville. — Guy Putfin, De l’amicalisme au syndicalisme : la création de la Fédération générale de l’Enseignement dans la CGT (1919-1929), Cahiers du Centre fédéral FEN n° 6, juin 1993. — Notice DBMOF non signée.

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