LEBESGUE Philéas

Par Nicole Racine

Né et mort à La Neuville-Vault (Oise), 25 novembre 1869-11 octobre 1958 ; agriculteur ; maire de La Neuville-Vault ; écrivain, poète, linguiste, traducteur.

« Il faut donc en finir avec l’image de Philéas Lebesgue, poéte-paysan, poéte-à-sa-charrue : certes, il fut cela, mais il ne fut pas que cela » rappelle P. Garnier, un des biographes de Philéas Lebesgue. « Limiter l’œuvre de Philéas Lebesgue à la poésie—écrit encore P. Garnier— serait commettre la même erreur que la réduire au domaine picard ». Lebesgue passa presque toute sa vie à exploiter le petit domaine du Beauvaisis qu’il reçut de son père et voulut rester proche de la terre, des siens ; mais il fut aussi un autodidacte passionné par l’étude des langues, de la philologie, de la philosophie. Ainsi s’explique qu’il pût être chargé dans le Mercure de France des rubriques des lettres portugaises (dès 1896), néo-grecques (à partir de 1899 et qu’il signait Démétrius Astériotis), yougoslaves (qu’il signait Lioubo Sokolovitch) ; il reçut la chaire de français à l’université de Coïmbre au Portugal.

Philéas Lebesgue, qui ne fut pas un militant, fut cependant reconnu comme un des siens par certains groupes liés au mouvement ouvrier. Citons celui de la revue les Humbles, revue littéraire des primaires, dirigée par Maurice Wullens qui le fit figurer dans L’Anthologie des Humbles (mars-avril 1918) et lui rendit hommage dans un numéro spécial (août-novembre 1918). Philéas Lebesgue lui-même collabora aux Humbles, d’un point de vue littéraire essentiellement : il contribua aux numéros spéciaux sur Émile Verhaeren (janv.-fév. 1917), Gabriel Belot (août-sept. 1917), A.-M. Gossez (1917) et il traduisit pour la revue une "Anthologie des poèmes yougoslaves" (sept.-oct. 1919). La guerre de 1914-1918 lui inspira de nombreux poèmes à forte tonalité pacifiste : Le Char de Djaggernath (1919), La Grande pitié (1920).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article116665, notice LEBESGUE Philéas par Nicole Racine, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 21 janvier 2019.

Par Nicole Racine

ŒUVRE CHOISIE : Pages choisies assemblées et préfacées par Marcel Coulon. Poésie, drame, roman, critique, philosophie, variétés, Beauvais, La République de l’Oise, 1923, 374 p. — Nouveau florilège poétique, vers et prose. Précédé d’"un homme" de Georges Bouquet, Blainville, l’Amitié par le livre, 1967, 317 p. — œuvres poétiques. Préface par André Matrat. « Philéas Lebesgue, le paysan de l’univers », introduction par Roger Berrou. Méru, Éditions du Thelle, 1950-1952, 3 vol.

SOURCES : "Philéas Lebesgue", Les Humbles, août-sept.-oct.-nov. 1918. — Introduction de Roger Berrou aux œuvres poétiques, op. cit. — Pierre Garnier, Philéas Lebesgue, poète de Picardie, Grandvilliers (Oise), imp. Sinet, 1967, 44 p. —, Atlantis, n° 250, janv.-fév. 1969. — Jean-François Pessis, Les "petites revues" pacifistes politico-littéraires de 1916 à 1920, Mémoire de Maîtrise Paris I, Centre d’histoire du syndicalisme, 1970. — Michèle Chevalier, Les Humbles (revue littéraire des Primaires) 1919-1939, Mémoire de Maîtrise Paris I, CHS, 1974. — État civil de Neuville-Vault.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable