LEBEY André

Par Justinien Raymond

Né le 10 août 1877 à Dieppe (Seine-Inférieure) d’un père agent de change, mort le 3 janvier 1938 à Paris ; homme de lettres ; militant de la coopération et du socialisme ; député de Seine-et-Oise de 1914 à 1919.

André Lebey fit ses études au lycée Michelet en compagnie d’Albert Thomas. Il était déjà porté vers la poésie. Ses études terminées, il s’y adonna parmi les groupes de jeunes qui s’efforçaient de rénover la technique poétique. Il côtoya Henri de Régnier, Pierre Louys, Paul Valéry. Il écrivit dans la Plume, revue ouverte, et dans des revues plus fermées, le Centaure, la Conque, des poèmes qui formeront plusieurs recueils, Le Cahier rose et noir, Automnales, Sur une route de cyprès, Sur une route de peupliers.

Mais, dès le lycée aussi, il se passionna pour l’Histoire. Il consacra au connétable de Bourbon un ouvrage qui lui valut le prix Gobert de l’Académie française. Un autre eut pour sujet Laurent de Médicis. Louis-Napoléon Bonaparte lui fournit la matière de plusieurs volumes. Le goût de l’histoire, l’intérêt porté à la coopération dans laquelle il militait le poussèrent vers l’action sociale. En 1906, il adhéra à la franc-maçonnerie et, en 1908, au Parti socialiste SFIO. Il participa en février 1908 à l’augmentation du capital de la société nouvelle du journal l’Humanité, souscrivant quatre actions nominatives d’une valeur de 25 francs. Alors, une œuvre écrite de combat s’ajouta à ses écrits poétiques et historiques ; elle constituera les deux volumes intitulés Sur la route sociale.

Son action de militant socialiste se déroula dans l’Indre et en Seine-et-Oise. Il représenta la fédération de l’Indre aux congrès nationaux du Parti socialiste à Saint-Quentin (1911), à Lyon (1912), à Amiens (1914) et la fédération de Seine-et-Oise à Brest (1913). À Saint-Quentin et à Lyon, il portait aussi les mandats de la fédération de l’Oise. La fédération de l’Indre posa la candidature d’André Lebey aux élections législatives de 1910 dans la 1re circonscription de Châteauroux : il obtint 943 voix sur 19 429 votants et ne fut pas élu. Le 10 mai 1914, il fut élu député de Seine-et-Oise dans la 1re circonscription de Versailles par 5 333 voix. Pendant la guerre, il compta parmi les plus irréductibles partisans de la défense nationale, même quand cette tendance fut devenue minoritaire. Il fut des quarante élus socialistes à protester contre l’idée d’une conférence socialiste internationale à Stockholm. En 1919, il rompit avec le Parti socialiste et se présenta aux élections législatives en Seine-et-Oise sur une liste dissidente et il fut battu.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article116668, notice LEBEY André par Justinien Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 15 octobre 2018.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Arch. Lavoignat. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, op. cit., p. 212, et III, pp. 258 et 591. — L’Humanité, 26 janvier 1908 ; 18 juillet 1914. — Notes d’Alexandre Courban.

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