LECOINTE Adolphe, Lucien (Lucien-Adolphe)

Par Justinien Raymond

Né le 14 avril 1867 à Amiens (Somme), mort le 22 juin 1940 à Mirebeau-en-Poitou (Vienne) où il était réfugié ; ouvrier typographe ; militant syndicaliste et socialiste ; député de la Somme.

Lucien Lecointe était le fils d’un ouvrier teinturier et d’une ouvrière recercisseuse de velours. Il devint lui-même ouvrier typographe et épousa, en 1892, une ouvrière tisseuse. Par son origine, par sa vie, il appartenait donc au prolétariat. Son activité professionnelle le liait à un de ses secteurs éclairés et combatifs. Il en devint l’animateur : adhérent de la section amiénoise de la Fédération du Livre, il en fut le président pendant dix ans.

Il fut aussi, tout en militant à la Libre Pensée, un actif propagandiste de l’idée socialiste au sein d’une fédération adhérente du PSF dont elle se retira après le congrès de Bordeaux (1903) qui absolvait Millerand : elle entra alors dans l’autonomie jusqu’à l’unité de 1905. Lecointe la représenta aux congrès nationaux de Saint-Étienne (1909) et d’Amiens (1914). En 1900, il avait été élu conseiller municipal d’Amiens. Battu en 1904 avec la liste ouvrière, il fut réélu en 1908 et en 1912. Il le sera encore au lendemain de la Grande Guerre et mourut maire d’Amiens. Le 21 mars 1909, à l’occasion d’une élection partielle dans la 1re circonscription d’Amiens, il fut élu par 11 018 électeurs sur 26 950 inscrits contre 6 922 à son concurrent conservateur. En 1906, il n’y avait obtenu que 5 989 suffrages. Il fut réélu au premier tour en 1910 avec 12 208 voix sur 28 129 inscrits, et avec 11 773 sur 28 405 au scrutin de ballottage en 1914. En janvier 1909, second sur une liste de cinq candidats socialistes aux élections sénatoriales, il recueillit 38 voix.

Pendant la guerre, Lecointe se classa à la droite du Parti socialiste. Avant la fin de la législature, il se sépara plusieurs fois par ses votes du groupe parlementaire socialiste. Aux élections du 16 novembre 1919, il abandonna la fédération de la Somme et figura sur la liste de M. Klotz. Avec un autre transfuge socialiste, le Dr Mabille, Lecointe fut battu au profit de deux réactionnaires, leurs colistiers étant tous élus. Il adhéra au Parti socialiste français et conserva jusqu’à sa mort l’audience de la ville d’Amiens. Il fut réélu député en 1924, battu en 1928, réélu en 1932 (il était conseiller général), et battu en 1936 par un communiste candidat du Front populaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article116920, notice LECOINTE Adolphe, Lucien (Lucien-Adolphe) par Justinien Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 1er février 2019.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : L. Lecointe collabora à l’organe fédéral de la Somme, Le Cri du Peuple, notamment de 1905 à 1907.

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Comptes rendus des congrès nationaux du Parti socialiste. — L’Humanité, 22 mars 1909. — Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 368 et Les Fédérations socialistes II, op. cit., pp. 620 à 641, passim.

ICONOGRAPHIE : Encyclopédie socialiste, p. 368

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