LECOMTE Raymond, Alfred, Augustin

Par Claude Pennetier

Né le 1er janvier 1899 à Vis-en-Artois (Pas-de-Calais), mort le 25 novembre 1992 à Sartrouville (Val-d’Oise) ; employé de bureau puis secrétaire de mairie de Bezons (Seine-et-Oise) ; militant communiste d’Houilles et d’Argenteuil.

Raymond Lecomte était le fils d’un marchand tailleur. Agé de seize ans lors de la déclaration de guerre, connut la vie des réfugiés. Il avait suivi deux ans d’école primaire supérieure comme élève interne mais la guerre interrompit ses études. En 1917, sa famille étant installée à Clermont-de-l’Oise (Oise) ; il adhéra au Parti socialiste. Il fut ensuite mobilisé puis, de retour à la vie civile, travailla comme employé de bureau « Aux régions libérées » à Marcoing (Nord), aux chemins de fer du Nord, à la Société des routes et pavages à Bezons, aux chantiers de Luzarches, à Artenay (Loiret), aux usines Lorraine d’Argenteuil et aux usines Donnet à Nanterre. Il se fixa à Houilles (Seine-et-Oise). En 1922, la section communiste de cette ville reçut son adhésion. À son initiative fut constitué un groupe local de l’ARAC.

Chef de bureau à la Lorraine d’Argenteuil, Raymond Lecomte fut le seul employé à faire la grève contre la guerre du Maroc, le 12 octobre 1925 ; la direction le licencia. La municipalité communiste de Bezons le recruta comme secrétaire de mairie en 1927 au côté du maire Louis Péronnet. Il était, en 1932, secrétaire de la cellule communiste d’Houilles, secondé par Robert Varin (secrétaire adjoint), Émile Héliot (trésorier) et Henri Rémy (trésorier adjoint). Poursuivi à plusieurs reprises pour vente de journaux communistes sur la voie publique, il fut, après le 6 février 1934, l’un des créateurs du Groupe antifasciste d’autodéfense d’Argenteuil. Dans son autobiographie du 14 janvier 1938, il écrivait : « Position de communiste discipliné mais pas en accord complet avec la ligne du Parti au cours des différentes crises - Souvarine-Treint - et surtout Barbé-Celor représenté dans notre secteur par Villatte et Georges Joseph ». Lecomte confondait le « gauchisme » et l’ouvriérisme d’Ernest Villatte avec le « sectarisme » du groupe de la jeunesse qui d’ailleurs avait combattu Villatte et Joseph.
_Élu conseiller d’arrondissement communiste pour le canton d’Argenteuil en 1934, Raymond Lecomte fut très actif pendant les grèves de 1936. Il fut déchu le 15 février 1940 et interné administrativement au camp d’Aincourt.

Secrétaire, demeurant à Houilles, Lecomte travaillait en 1946 dans une entreprise de Travaux publics. Il témoigna alors contre Jules Teulade. En juillet 1942, Lecomte qui travaillait au commissariat pour la lutte contre le chômage, fit la rencontre inopinée de Teulade. Après lui avoir rappelé qu’ils avaient un « compte à régler » tous les deux, le responsable du COSI lui aurait dit : « Ton ami Péri y est passé, tu y passeras aussi ». Lecomte avait participé à l’exclusion du PC de Teulade et avait été effectivement, selon lui, ami de Gabriel Péri.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article116941, notice LECOMTE Raymond, Alfred, Augustin par Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 16 août 2015.

Par Claude Pennetier

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 2252. — Arch. Nat. F7/13130, année 1932, Z6/364, p. 754-764. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, M, élections cantonales, non classées. — Le Prolétaire, organe communiste des cantons d’Argenteuil et de Poissy, 29 septembre 1934. — État civil de Vis-en-Artois, recherches infructueuses dans les registres de naissance à la date du 1er janvier 1899.

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