LEFEUVRE Albert, Léon, François

Par Gérard Boëldieu

Né le 30 novembre 1892 à Laval (Mayenne), mort le 26 juillet 1973 au Mans (Sarthe) ; ouvrier peintre SNCF ; secrétaire général adjoint de la CA des syndicats ouvriers CGT de la Sarthe à la veille de la Seconde guerre mondiale ; secrétaire général de l’UD-CGT de la Sarthe à la Libération ; un des fondateurs de l’UD-FO de la Sarthe en 1947 ; responsable de plusieurs associations sportives et de loisirs.

Troisième enfant, mais premier fils, de Jean-Baptiste Mathurin Lefeuvre, né le 17 mars 1862 à Laval (Mayenne), et de Véronique Robillard, née le 13 janvier 1868 à La Chapelle-Janson (Ille-et-Vilaine), fille de cultivateurs établis à La Croixille (Mayenne) au moment de leur mariage le 25 octobre 1886 à Laval, Albert Lefeuvre se prépara à devenir peintre en bâtiment comme son père et son grand-père paternel. Pendant son apprentissage, il fit son « tour de France » de ville en ville.

En 1914, Lefeuvre était aux chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire. Mobilisé dans l’artillerie, sous-officier avec le grade de Maréchal des logis, il fut deux fois blessé. Libéré, il entra aux chemins de fer, comme peintre, à Laval où le 2 janvier 1917 il épousa Alphonsine Joséphine Beaunez. Le couple eut un fils.

En 1934, Lefeuvre s’installa au Mans. Membre de la CGTU, il s’y signala par sa combativité, teintée du « vieil anarcho-syndicalisme ». Il s’engagea activement, au plan local et régional, en faveur de la réunification syndicale. En 1938 il était secrétaire du Comité départemental du Front populaire. Le 10 mars 1939, au congrès de l’UD-CGT de la Sarthe, Albert Lefeuvre fut désigné comme secrétaire adjoint.

Une fiche de police de 1941 présente Lefeuvre, qui a cessé alors toute activité syndicale, comme ancien propagandiste du Front populaire, proche du PCF, hostile au gouvernement de Vichy, d’un loyalisme « non assuré », influent chez les cheminots.

Quand Henri Ledru*, qui avait succédé à Jules Pottier*, mort en déportation, au poste de secrétaire général de l’UD-CGT de la Sarthe, devint président du Comité départemental de la Libération, Albert Lefeuvre le remplaça à la tête de l’UD. Réorganisateur de l’UD-CGT de la Sarthe à la Libération, Albert Lefeuvre fut reconduit dans sa fonction de secrétaire général lors du congrès départemental du 24 février 1946. En avril 1946, il fit partie du premier Conseil d’administration (nommé) de la Caisse primaire de Sécurité sociale de la Sarthe mais ne figura pas à son bureau.

Au congrès du 30 avril 1947 de l’UD-CGT de la Sarthe, Lefeuvre fut parmi les minoritaires qui fondèrent l’UD-FO. Jusqu’à sa mort, il siégea à sa commission administrative.

Lors du congrès constitutif de la confédération FO en avril 1948, Albert Lefeuvre y représenta le syndicat des employés du Mans (implanté très probablement à la sécurité sociale). Il fut également mandaté, lors de congrès par celui de l’habillement (tailleurs) du Mans. Au congrès d’octobre 1950, il représenta le syndicat des employés.

En août 1947, Albert Lefeuvre avait reçu la croix de chevalier de la Légion d’honneur.

À partir d’une date indéterminée, et pour un emploi jamais précisé par les sources, Lefeuvre travailla un temps à la Caisse primaire d’assurance-maladie de la Sarthe.

Passionné de football, de basket-ball, de tennis de table, Albert Lefeuvre s’engagea, au service de la jeunesse, dans de nombreuses associations sportives et de loisirs. En 1960 il présidait le Club sportif Léo-Lagrange, créé au Mans, le 10 décembre 1945, par Maurice Beaulaton, un de ses proches. De même il présida le Foyer départemental Léo-Lagrange, organisateur de voyages et de séjours de vacances. Vice-président du GSOS (Groupe sportif des organismes sociaux du Mans) co-fondé par Maurice Beaulaton, il fut aussi membre du Comité directeur sarthois de la Fédération française de basket-ball (FFBB). Il fut membre du secrétariat national de l’UST.

Lors de ses obsèques civiles, au cimetière de Pontlieue, au Mans, Jean Cureau*, au nom des syndicats FO, puis Lucien Leulier, président national de l’UST, au nom des fédérations sportives, firent son éloge funèbre.

Au début des années 1980, au nom de l’UST et du GSOS, Maurice Beaulaton et Jean Cureau demandèrent qu’un gymnase de Coulaines, commune voisine du Mans, portât le nom d’Albert Lefeuvre. La municipalité de droite tergiversa. La municipalité d’union de la gauche élue en mars 2001 leur donna satisfaction, peu de temps après son installation.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117122, notice LEFEUVRE Albert, Léon, François par Gérard Boëldieu, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 3 mai 2023.

Par Gérard Boëldieu

SOURCES : État civil de Laval (consulté sur le site des Archives départementales de la Mayenne). – Acte de naissance d’Albert Lefeuvre (copie transmise par la mairie de Laval). – Arch. dép. de la Sarthe : 615 W 22 (fiches sur les notables et militants en 1941) ; 1278 W 352 (contient un rapport des RG sur le club sportif Léo Lagrange du Mans) ; 11 W 41 (sur la fédération départementale des Foyers et clubs de loisirs Léo Lagrange dans la Sarthe). – Centre régional d’archives historiques de la Sécurité sociale, au Mans : boite 20/1 (conseils d’administration de la caisse primaire de la Sarthe). – La République sociale de l’Ouest, 1938. — Le Travailleur sarthois, mars 1939. – La République Sociale, n° 70, 24 février 1946 ; n° 72, 17 mars 1946. – Le Travailleur sarthois, mars 1946. — Almanach du Parti communiste, 1947. — La République Sociale, 2 mai 1947 (passage à FO) et 29 août 1947 (Albert Lefeuvre chevalier de la Légion d’honneur, notice biographique). – Le Maine Libre, 30 juillet 1973 (notice nécrologique). — Ouest-France, 11 septembre 2001, Le Maine Libre, 16 septembre 2001 (inauguration du gymnase Albert-Lefeuvre à Coulaines). — Notes de Louis Botella.

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