Par Gilles Morin, Claude Pennetier
Né le 12 juillet 1917 à Vannes (Morbihan) ; secrétaire de mairie ; dirigeant des Jeunesses socialistes puis du Parti socialiste en Gironde ; maire de Floirac (1961-1977) ; député (1956-1958).
André Le Floch était le fils d’un capitaine au long cours et le second d’une famille de trois enfants. Interne au collège de Nantes, puis élève au collège moderne de Bordeaux, il termina ses études à l’École supérieure de commerce de cette ville. Il débuta, en 1936, à la mairie de Pessac en qualité d’expéditionnaire, avant de devenir rédacteur puis chef de bureau, faisant fonction de secrétaire général adjoint.
Dès 1935, il se lança dans la vie politique en adhérant aux Jeunesses socialistes et accéda au secrétariat fédéral le 13 octobre. En juillet de cette même année, le docteur Marcade, maire socialiste SFIO de Pessac, en fit son collaborateur. André Le Floch fut membre du comité fédéral puis trésorier fédéral. Secrétaire fédéral des Jeunesses socialistes en 1938 et 1945, il était, avec Cassagne, un des fils spirituels de Gaston Cabannes et adoptait comme ce dernier des positions paulfauristes.
Mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale, Le Floch milita, pendant l’Occupation, dans la Résistance et, membre du comité local de Libération de Pessac, devint secrétaire de la fédération socialiste de la Gironde à la Libération. Il participa au congrès national de 1946. Il continua par la suite à occuper des responsabilités dans la fédération. On le repère ainsi comme trésorier fédéral en 1948-1953, membre de la commission administrative fédérale en 1955, trésorier de nouveau en 1964.
Le Floch entama rapidement une carrière élective. Il fut élu conseiller municipal de Pessac de 1947 à 1953, puis adjoint au maire jusqu’en 1961. Il obtint sa mutation à la mairie de Mérignac comme secrétaire général et était administrateur des offices HLM en 1956.
Élu député socialiste dans la 1re circonscription de la Gironde, en 1956, Le Floch, était le benjamin des nouveaux élus socialistes à trente-neuf ans. Il appartint à deux commissions importantes : intérieur, travail et sécurité sociale ; il déposa de nombreuses propositions de lois et fut souvent désigné comme rapporteur par la commission de l’intérieur. Il refusa la confiance à Charles de Gaulle le 1er juin, mais, celle-ci obtenue, il se rallia au général de Gaulle. Il vota les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle le lendemain.
Battu aux élections de 1958 et de 1962, il reprit son poste de secrétaire général de la ville de Mérignac jusqu’en 1977, année de sa nomination au secrétariat général adjoint de la communauté urbaine de Bordeaux. Après la mort de Guyon*, Le Floch fut élu maire de Floirac en 1961 et le resta jusqu’en 1977. Il appartint au comité exécutif départemental de la FGDS de la Gironde en 1966, au titre de la SFIO. Il fut, durant dix années, vice-président de la Communauté urbaine de Bordeaux, de décembre 1967 à mai 1977.
André Le Floch occupa d’importantes responsabilités nationales au Parti socialiste SFIO. Il siégea au comité directeur en 1965-1969, fut désigné au bureau de la SFIO le 19 janvier 1966 après la démission de Gaston Defferre, Georges Brutelle et de quatre autres minoritaires (Leenhardt, Jaquet, Gazier et Pineau), puis fut trésorier national jusqu’au congrès d’Épinay (juin 1971). Signataire des motions majoritaires , « pour le renforcement de l’unité socialiste », prônant la création d’un nouveau parti socialiste, avec la CIR, l’UCRG et l’UGCS, pour le congrès national extraordinaire de décembre 1968 à Puteaux, puis signataire de la motion O, Savary-Mollet pour le congrès d’Épinay en 1971, après Épinay, il fut élu au comité directeur du Parti socialiste au nom de la tendance Savary-Mollet et appartenait au collectif politique de la tendance Bataille socialiste du Parti socialiste. Il fut signataire de la motion de cette tendance pour le congrès de Grenoble en 1973, mais ne fut par reconduit à la direction nationale du PS.
André Le Floch consacra une partie de son activité aux mutuelles. Président de la Société mutualiste des administrateurs et du personnel des communes et des établissements publics communaux de 1964 à 1968, il participa à sa fusion avec la Mutuelle générale du personnel des collectivités locales et de leurs établissements (MGPCL) dont il fut vice-président de 1968 à 1978, et président général à partir de cette date.
Dans les années 1980, il était aussi président de l’Amicale des anciens parlementaires socialistes.
Par Gilles Morin, Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/441. F/1cII/561. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. — Profession de foi, élections législatives 1956. — Arch. de l’OURS, A9/49 MM ; dossiers Gironde ; fichier « Bataille socialiste », fonds C. Fuzier. — État civil de Vannes. — Bulletin intérieur de la SFIO, décembre 1968. — Le Poing et la Rose, n° 15, mai 1973. — Dictionnaire des Parlementaires de la IVe République, op. cit. — Renseignements fournis par la mairie de Floirac. — Notes de J. Maitron.