LE GOÏC Fernand, Aubin

Par Justinien Raymond

Né le 7 mars 1881 à Lorient (Morbihan), mort le 10 décembre 1945 à Brignoles (Var) ; professeur ; militant socialiste de la Loire, de la Loire-Inférieure et du Finistère, secrétaire de la Fédération du Finistère du Parti socialiste SFIO, maire de Douarnenez (1919-1921),

Fils de Jean-Louis Le Goïc, deuxième maître vétéran de la marine, et de Marie-Louise Audran, tailleuse, Fernand Le Goïc, devint professeur d’école pratique et d’industrie.
Victime de plusieurs sanctions disciplinaires pour son action militante, il enseigna tour à tour aux EPCI de Saint-Chamond, de Brest, de Nantes (où il se maria).

À Nantes, Le Goïc fut, à partir de 1909, un très précieux auxiliaire pour Charles Brunellière. Il était secrétaire adjoint de la section socialiste nantaise. Aux élections législatives de en 1910, il fut le candidat de la fédération socialiste SFIO dans la 1re circonscription : il recueillit 736 voix. Il représenta la fédération de la Loire-Inférieure au congrès national de Brest (1913).

Après la guerre, ayant triomphé en tête d’une liste socialiste aux élections municipales, il fut élu maire de Douarnenez le 7 décembre 1919. Il était depuis 1912 secrétaire de la fédération socialiste du Finistère et il le demeura jusqu’en 1924. En décembre 1920, il représenta sa fédération au congrès de Tours. Il s’était prononcé pour l’adhésion à la IIIe Internationale avec la majorité de sa fédération et la majorité du Parti. À Tours, au cours de la séance de nuit de la cinquième journée (29 décembre), devant un congrès fatigué, dont le siège était fait et qui souhaitait voter sur les motions en présence, Le Goïc déposa un amendement à la motion Cachin-Frossard, qui spécifiait que l’adhésion à la IIIe Internationale n’impliquait pas la renonciation aux améliorations partielles, ni la suppression du Conseil national, ni des brimades pour les minorités. Le congrès lui refusa la parole pour défendre cet amendement, la discussion étant jugée épuisée. « Je m’incline devant la force, déclara Le Goïc [...] Tant pis pour la IIIe Internationale si elle perd des adhésions » (compte rendu, p. 477).

La scission répercutée à Douarnenez entraîna la démission de Le Goïc. Il fut réélu conseiller municipal le 20 mai 1921, et battu pour le fauteuil de maire par 9 voix contre 10. Alors, les socialistes — Le Goïc était finalement resté à la SFIO — boycottèrent le conseil municipal dont la vie fut paralysée.

Le Goïc fut bientôt muté à l’École pratique industrielle de Rennes et, en 1923, nommé à Brest. Adhérent de la section socialiste de cette ville, il en fut élu conseiller municipal aux élections des 3 et 10 mai 1925, sur la liste socialiste Nardon. Mais il semble s’être peu intéressé à l’exercice de ce mandat : il n’assista qu’à trois séances du conseil.

En septembre 1927, Fernand Le Goïc fut nommé à Bayonne puis à Belfort où il fut distingué en février 1931, officier d’instruction publique. Il s’y maria le 12 novembre 1933 avec Emma blondel. Il prit sa retraite le 1er octobre 1936 bénéficiant d’une majoration de sa pension pour enfants. Il se retira dans le Var où il mourut en 1945 ;
Une rue porte sn nom à Douarnenez.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117318, notice LE GOÏC Fernand, Aubin par Justinien Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 20 mai 2021.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Fernand Le Goïc collabora à l’organe de la Fédération socialiste du Finistère Le Cri du Peuple et au Semeur de la Loire-Inférieure.

SOURCES : Arch. mun. Douarnenez et Brest. — Le Cri du Peuple, 1924. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., p. 273. — Compère-Morel, Grand dictionnaire socialiste, op. cit., p. 469. — Compte rendu du congrès de Tours du Parti socialiste SFIO ; décembre 1920. — Cl. Willard, La Correspondance de Charles Brunellière, socialiste nantais, 1880-1917, Paris, 1968. — Arch. Dép. Morbihan, état civil. — JO, lois et décrets, 28 octobre 1931, 3 février 1937. — Notes d’Alain Dalançon.

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