LE GUEN Jean, Francisque

Par Jean-Jacques Doré

Né le 10 juin 1905 à Plourivo (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), mort à Nice (Alpes-Maritimes) le 22 juillet 1978 ; inscrit maritime du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; syndicaliste de la CGTU ; communiste.

Fils d’un second-maître de la Marine nationale, Jean Le Guen, militant communiste, était un proche d’Henri Julie. Avec lui, il débarqua au Havre le 9 septembre 1922 et participa à la réorganisation du syndicat unitaire CGTU) des Marins qui avait été fondé le 18 mai. Julie était secrétaire, Yves Masson (secrétaire adjoint), André Bassaler (trésorier) et Jean Le Guen (trésorier adjoint).

Le 21 juillet 1923, au congrès des syndicats unitaires des Inscrits maritimes qui se tint à Paris, fut fondée la Fédération unitaire de la Marine marchande et des pêches dont le siège était fixé au Havre. Henri Julie fut élu secrétaire fédéral et Jean Le Guen le suivit. Il était en quelque sorte le chef de sa garde rapprochée en des temps où, sur le port du Havre, les rapports entre marins unitaires et confédérés, bientôt rejoints par les autonomes, étaient à couteaux tirés et les rixes nombreuses.

Le Guen suivit encore Henri Julie, lorsque ce dernier quitta la CGTU pour fonder l’Union syndicale autonome des Marins de France en juillet 1924. Permanent, il était bien connu sur les quais, il fit l’objet du rapport suivant : "Handicapé par un bégaiement prononcé, Jean Le Guen est un militant tenace et autoritaire".

Julie ayant annoncé en février 1925 son intention d’abandonner le syndicalisme, Jean Le Guen reprit contact avec la CGTU qui le nomma délégué permanent au Havre avec pour mission de reconstituer un syndicat unitaire. Le 4 juillet 1928, alors qu’une escadre de la Royale mouillait dans la rade, il distribua aux permissionnaires Le cri du Marin, journal antimilitariste. Surpris par la police, il fut arrêté sur le champ. Libéré peu après, il réussit à atteindre l’objectif qui lui avait été confié : le syndicat unitaire des Marins du Havre revit le jour le 18 janvier 1929 avec aux commandes Yves Graviou (secrétaire), Paul Rozen (secrétaire adjoint), Jean Madec (trésorier), Jean Ollivier (trésorier adjoint) et Henri Le Pellec (archiviste). L’organisation survivra au départ de Le Guen avec, certes, de modestes effectifs (entre 50 et 70 adhérents) et en décembre 1935 Eugène Manautines et Augustin Gruenais étaient partie prenante des négociations avec les confédérés de la CGT et les autonomes.

Le 10 juillet 1929, Jean Le Guen fut appelé en Gironde par la Fédération, il remplaça Jean Philippe (appelé à d’autres fonctions et alors emprisonné), à la tête de la section de Bordeaux (Gironde) et prit la parole, le 17 juillet suivant, au meeting organisé contre la détention d’Émile Joubert , secrétaire adjoint de la XIIIe Union régionale. Il représenta la Fédération des inscrits maritimes au XXe congrès national de la CGTU qui se tint à Paris du 17 au 20 septembre 1929. Il était secrétaire général de la Fédération des inscrits maritimes (CGTU) en octobre 1929. Ce syndicat fut dissous en juillet 1930.

Militant communiste, il fit partie de la cellule du quartier des Capucins et, à partir de 1931, appartint au bureau de rayon de Bordeaux. Il était, à cette date, détenu après avoir été condamné, le 3 avril 1930, par le tribunal correctionnel à treize mois de prison et 200 F. d’amende pour « provocation au meurtre ».

Marié le 11 mars 1933 avec Anne Slégakowa à Bagnolet (Seine) puis le 2 septembre 1939 à Montreuil avec Lucienne Thévenin, Le Guen mourut le 22 juillet 1978 à Nice (Alpes-Maritimes).

Un autre Le Guen, Alexandre milita à Rouen entre 1927 et 1936.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117406, notice LE GUEN Jean, Francisque par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 16 octobre 2020, dernière modification le 16 octobre 2020.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : Arch. Nat. F7/12989, 13116, 13125, 13164, 13767. — Arch. Dép. Gironde, série M, 1 M 531, 527. — Arch. Dép. Seine-Maritime 2 Z 182, 10 MP 1410 Syndicats dissous avant 1936. — État civil de Plourivo.

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