LEICIAGUE Lucie [LEICIAGUECAHAR Jeanne, dite]

Par Jean-Louis Panné

Née le 13 décembre 1880 à Saint-Palais (Basses-Pyrénées) ; morte le 21 mai 1962 à Orsay (Seine-et-Oise) ; militante socialiste, puis communiste ; membre du Comité directeur du Parti communiste (1920-1924).

Lucie Leiciague (1921)
Lucie Leiciague (1921)
cc Agence Meurisse

Fille d’un charpentier et d’une ménagère, Lucie Leiciague devint sténodactylo. Elle adhéra au Parti socialiste SFIO avant la Première Guerre mondiale et, durant le conflit, rejoignit le courant minoritaire animé par Jean Longuet. Membre de la 9e section de Paris, elle en fut secrétaire, semble-t-il, en 1917-1919. Élue le 14 janvier 1920, trésorière adjointe du Comité de Reconstruction de l’Internationale, elle entra à la commission exécutive de la Fédération socialiste de la Seine le 11 avril suivant. Démissionnaire du Comité de reconstruction de l’Internationale, elle signa, en compagnie de Marcel Cachin et L.-O. Frossard, la motion du Comité de la IIIe Internationale pour l’adhésion à l’Internationale communiste.

Déléguée au congrès de Tours (décembre 1920), elle fut élue titulaire du Comité directeur et dès sa première séance, le 4 janvier 1921, fut désignée secrétaire des archives. Elle restait membre de la commission exécutive de la Fédération de la Seine. Appartenant à la tendance du « centre », elle désapprouva « les camarades qui ont cru devoir démissionner [après le congrès de Marseille, décembre 1921] » et « n’avaient pas senti le mal qu’ils faisaient au parti qui n’avait pas besoin de cette crise » (lettre à J. Humbert-Droz, 12 janvier 1922). Elle conserva néanmoins sa fonction au travers des conflits de tendances : lors de la nomination d’un comité directeur par le IVe congrès de l’Internationale communiste (novembre-décembre 1922), puis, — ayant signé l’ordre du jour du comité enregistrant la démission de Frossard —, lors de l’élection d’un nouveau comité directeur, le 21 janvier 1923. Mais au IIIe congrès du Parti communiste (janvier 1924), elle ne fut pas réélue.

À l’été 1921, elle avait fait partie de la délégation du Parti communiste se rendant au IIIe congrès de l’IC. Au retour, elle rédigea un rapport — publié en brochure avec les textes de Fernand Loriot et de Marcel-Edmond Naegelen — sur l’activité de la délégation française. Le Comité directeur décida, le 14 février 1922, de l’intégrer à la commission centrale de travail communiste parmi les femmes, dirigée par Marthe Bigot, et, naturellement, elle collabora au journal l’Ouvrière. Cependant, elle n’eut guère le loisir de s’y consacrer puisque le même mois, elle fut désignée à la place de Louis Sellier, déléguée permanente du Parti communiste auprès du Comité exécutif de l’IC à Moscou où elle arriva courant mai. Elle vota alors contre l’exclusion d’Henri Fabre, et fut élue en juin au comité exécutif comme représentante du parti français. Elle fit partie de la commission chargée de l’élaboration des rapports et résolutions sur la « question française » et assista au IVe congrès de l’IC.

Rentrée en France, pour participer au IIe congrès du Parti communiste (octobre 1922), elle retourna à Moscou en 1924 avec la délégation française au Ve congrès de l’IC (juin-juillet 1924) au cours duquel elle joua un rôle effacé. Entre-temps, elle avait assuré, en mars-avril 1924, la liaison entre les emprisonnés de la Santé (Marcel Cachin, Albert Treint), le bureau politique et J. Humbert-Droz, émissaire de l’I. C.

Rédactrice à la Vie internationale, et employée à l’Humanité, Lucie Leiciague publia en 1926 deux articles dans les Cahiers du bolchevisme : « Le conflit mandchourien soviétique » (4 février 1926) et « La marche victorieuse des armées cantonaises » (23 octobre 1926). Elle rompit avec le Parti communiste au moment des déportations des opposants soviétiques, et perdit son emploi en septembre 1929.

Elle rejoignit le Parti socialiste SFIO. Avec son mari Charles Le Gléo, qu’elle avait épousé le 7 mars 1931 à Paris (IXe arr.), elle donna quelques contributions au Combat marxiste de Lucien Laurat.

Après la Seconde Guerre mondiale, elle utilisa ses compétences linguistiques pour collaborer au BEIPI, ensuite à Est et Ouest, dans lequel elle rédigea une grande partie des informations relatives à l’URSS.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117467, notice LEICIAGUE Lucie [LEICIAGUECAHAR Jeanne, dite] par Jean-Louis Panné, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 6 novembre 2022.

Par Jean-Louis Panné

Lucie Leiciague (1921)
Lucie Leiciague (1921)
cc Agence Meurisse

SOURCES : Les Archives de J. Humbert-Droz, Origines et débuts des Partis communistes des pays latins 1919-1923, Dordrecht, 1970. — Est et Ouest, n° 297, 1er/15 avril 1963. — L. Bodin et N. Racine, Le PCF pendant l’entre-deux-guerres, Presses de la FNSP, 1972. — Notes de Jacques Girault. — État civil de Saint-Palais.

ICONOGRAPHIE : Julien Chuzeville, Un court moment révolutionnaire, la création du Parti communiste en France, Libertalia, 2017.

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