LELAIDIER Raoul, Gaston

Raoul Lelaidier habitait 27 rue Trouillet-Derel, à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine), son père, décédé, fut membre du parti socialiste avant la guerre de 1914-1918. Il se maria en 1934 avec Madeleine Fouet, à la mairie du XIXe arr., à Paris, le couple eut deux enfants. En 1938, il était séparé de corps et de biens avec sa femme, chacun gardant un enfant.

Il suivit l’école primaire, il s’engagea en 1928 dans l’Infanterie coloniale pour cinq ans, soldat, dont trois ans de 1930 à 1933 en Indochine, au Tonkin où il fit la guerre comme mitrailleur et en Chine. Il exerça son métier de tôlier chaudronnier aux Ets Millards à Asnières, chez Citroën à Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis) et à la Maison Gobert, rue Haxo, à Paris, XXe arr. Il participa à la grève chez Citroën en avril 1934, puis aux grèves de 1936 au moment du Front populaire, cette année-là, il chôma six mois. Il était à Clichy le 16 mars 1937 pour manifester contre la tenue d’une réunion du Parti Social Français (PSF). Des coups de feu furent tirés, il y eut six morts, dont un Asnièrois Marcel Cerruti.

Il s’éveilla à la vie sociale, lors de la grève de 1934 chez Citroën, il adhéra à la CGT et au parti communiste en 1936. Il devint membre de la commission exécutive du syndicat, fut organisé à la cellule n° 226, Jean Jaurès (sur sa fiche individuelle, il était écrit cellule Maurice Thorez) à Asnières. Secrétaire de la cellule d’entreprise de la société des Machines en décembre 1937, il participait aussi au service d’ordre. Dans son autobiographie d’avril 1938, il écrivit qu’il lisait : l’Humanité, L’Avant-Garde, l’hebdomadaire communiste local Le Travailleur de la banlieue ouest, Correspondance Internationale, les Cahiers du Bolchevisme. Sa récente éducation politique se façonnait aussi à la lecture des brochures L’État et la Révolution, de Lénine ; La vie de Jaurès et Fils du Peuple, de Maurice Thorez.

Il partit en Espagne le 1er mars 1938 pour « défendre la cause », le 6 il était incorporé, il entrait à la XIVe Brigade internationale le 2 avril 1938, 4e bataillon, 5e compagnie. Il prit part à la bataille d’Aragon (mars 1938), puis à celle de l’Ebre (juillet à septembre 1938). Le 18 avril 1939, à la suite d’un accident à Castelledefels, la mort le frappa. Son nom figurait sur la liste des deux mille combattants morts en Espagne, publié dans l’ouvrage Épopée d’Espagne, publié par l’AVER.