LE LAY Désiré, Julien

Par Claude Pennetier et Nathalie Viet-Depaule

Né le 16 juillet 1901 à Saint-Denis (Seine), mort le 21 mars 1943 à Draveil (Seine-et-Oise) ; ajusteur ; militant communiste de Saint-Denis.

Désiré Le Lay, photographie de sa fiche de police sous l’Occupation
Désiré Le Lay, photographie de sa fiche de police sous l’Occupation

Né à Saint-Denis (Seine), fils d’un tourneur sur métaux, Désiré Le Lay, titulaire du Certificat d’études entra, à l’âge de quatorze ans chez Hotchkiss où il acquit la qualification de mécanicien-ajusteur. Très tôt syndiqué, il participa aux grèves de 1917.

Il fit son service militaire de 1921 à 1923 à Nantes puis travailla chez Hotchkiss où il contribua à former la section syndicale CGTU en 1924. Il en fut le secrétaire, à la tête de soixante-quinze adhérents en 1927.

Ayant fait partie, en 1927, d’une délégation ouvrière envoyée en URSS pour le dixième anniversaire de la Révolution d’Octobre, il adhéra à son retour au Parti communiste. En 1928, il fut licencié de chez Hotchkiss en raison de son action syndicale. Il travaille chez Citroën à Saint-Ouen puis chez CAMS à Saint-Denis où il dirigea une grève de trois semaines. Ses actions provoquèrent sa mise à pieds chez Sulzer à Saint-Denis, chez Debecker à Pierrefitte, chez Eclair Tirage à Epinay. Il devint alors secrétaire de la section syndicale unitaire de l’usine Hotchkiss puis, en 1929-1930, secrétaire du comité intersyndical CGTU de Saint-Denis et, enfin, membre de la commission exécutive de l’Union syndicale unitaire des travailleurs de la Métallurgie de la région parisienne (voir Marcel Blanc). A partir de janvier 1931, il fut permanent du 9e rayon communiste.

Le Lay était entré au conseil municipal dyonisien lors des élections du 23 mars 1930 sur la liste de [ Jacques Doriot. Au printemps 1934, lorsque ce dernier s’opposa à la direction du Parti communiste, Le Lay rallia la minorité communiste fidèle au comité central. Le 6 mai, ayant voté pour que Doriot, qui avait démissionné de sa fonction le 9 avril précédent, soit à nouveau maire, il prit la parole, au nom de la minorité, pour lui demander de répondre à l’invitation du comité exécutif de l’Internationale. Le Lay combattit dès lors Doriot. Il essaya, au cours d’un meeting, le 5 juillet 1934, de prendre la parole et dut quitter la tribune sous les sifflets. Aux élections municipales de mai 1935, il se présenta, sans succès, contre Doriot, sur la liste communiste conduite par [ Jacques Duclos et Auguste Gillot.

Dirigeant local des Amis de l’URSS, Le Lay fut élu, en 1937, membre du comité régional de Paris-Nord du Parti communiste et secrétaire de la Fédération CGT des Métaux.

Mobilisé le 1er octobre 1939 dans un régiment d’aviation à Chartres, démobilisé en juillet 1940, il entra dans la clandestinité et milita en faveur des comités populaires dans les usines. Arrêté le 4 décembre 1940, torturé au commissariat de Saint-Denis, il fut envoyé à la Santé puis à Fresnes. Interné au camp de Rouillé (Vienne), il s’évada, sur ordre du parti, dans la nuit du 3 au 4 mars 1943 avec Robert Vonet, René Poirot, Léon Salagnac, Émilien Catiau et Louis Poupart. Il reprit le combat clandestin mais, selon Auguste Gillot et Jacques Duclos, il mourut d’épuisement le 21 mars 1943 à Draveil (Seine-et-Oise) chez Péridès qui l’hébergeait avec sa femme, agent de liaison. En fait, selon Raymond Dallidet, Le Lay, au cours d’une crise de paranoïa, se serait tué d’un coup du revolver que sa femme cherchait à lui arracher.

Une rue de Saint-Denis porte aujourd’hui son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117538, notice LE LAY Désiré, Julien par Claude Pennetier et Nathalie Viet-Depaule, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 27 novembre 2019.

Par Claude Pennetier et Nathalie Viet-Depaule

Désiré Le Lay, photographie de sa fiche de police sous l'Occupation
Désiré Le Lay, photographie de sa fiche de police sous l’Occupation

SOURCES : RGASPI, Moscou, 495 270 8428, autobiographie, Paris, 16 mars 1932. — Arch. Dép. Seine, DM3 ; versement 10451/76/1 ; listes électorales et nominatives. — Jean-Paul Brunet, Thèse, op. cit. — Auguste Gillot, Un forgeron dans la cité des rois, Éd. des Halles de Paris, 1986. — Léon-Raymond Dallidet, 1934-1984 : voyage d’un communiste, La Pensée universelle. — L’Émancipation, avril 1935. — L’Humanité, 2 avril 1935. — État civil de Saint-Denis.

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