Par Odette Hardy-Hémery et Yves Le Maner
Né le 12 avril 1911
René Lemaire était le fils d’un chaudronnier, Paul Lemaire
Il avait adhéré à la CGTU en 1926
Le 2 septembre 1939, René Lemaire fut mobilisé dans la Marine à Toulon et embarqua sur le transport de munitions « Coëtlogon ». Jusqu’à sa démobilisation en juillet 1940, il distribua dans l’arsenal le matériel du parti. Rentré à Tourcoing fin août 1940, il se mit immédiatement en rapport avec Martha Desrumeaux, Joseph Hentgès et Louis Lallemand. Sa tâche était d’assurer, avec l’aide de Jeanne Tétard, secrétaire fédérale des Jeunes filles de France depuis 1936, la rédaction, l’impression et la diffusion de L’Enchaîné, hebdomadaire communiste du Nord avant-guerre qui ne cessa jamais de paraître clandestinement. Les numéros furent d’abord imprimés en Belgique, mais, en octobre 1940, René Lemaire trouva un imprimeur à Tourcoing qui imprima le journal pendant plusieurs mois.
En octobre 1941, après une nouvelle répartition des forces du Parti communiste, René Lemaire eut la charge de L’Enchaîné pour les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais. Ceci jusqu’au mois de février 1942 où, après l’arrestation de Julien Hapiot et à la demande d’Auguste Lecœur, il fut désigné comme responsable politique du Pas-de-Calais.
Il fut arrêté le 19 juin 1942 à Douvrin dans le Pas-de-Calais avec quatre autres communistes dont Joseph Baudart, fusillé en janvier 1943. Après avoir été interrogé et torturé pendant vingt jours par des inspecteurs français, il fut condamné le 14 août 1942 par le tribunal militaire de Lille à quinze ans de travaux forcés. Cette sentence ayant été refusée par le tribunal de Bruxelles, René Lemaire passa devant un nouveau tribunal militaire le 25 août qui décida de la même peine. Expédié en Allemagne le 2 octobre 1942, il arriva à Essen et Bochum après être passé à la prison Saint-Gilles de Bruxelles. Le 4 mars 1943, le grand tribunal du peuple à Essen confirma ses quinze ans de travaux forcés. Transféré à la forteresse de Sonnenburg le 26 mai 1943, il resta seul en cellule jusqu’au 10 novembre 1944. Il quitta alors cette prison pour être transféré au camp de Sachsenhausen jusqu’au 1er décembre 1944 ; de là, il partit au camp de Reichenau en Tchécoslovaquie. Il fut libéré de ce camp par les partisans tchèques le 9 mai 1945, miné par la tuberculose.
Revenu dans le Nord, René Lemaire fut administrateur du journal Liberté de 1946 à 1953, membre du comité fédéral en 1946 et membre de la commission de contrôle financier de 1949 à 1952. Il fut conseiller municipal de Tourcoing de 1947 à 1959.
Il mourut à Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac en Dordogne le 30 avril 1975 et y fut enterré.
Par Odette Hardy-Hémery et Yves Le Maner
SOURCES : Arch. de la Fédération du Nord du Parti communiste. — Liberté, 16 juin 1945. —