LE MANER François

Né le 11 juin 1904 à Plélauff (Côtes-du-Nord) dans une famille paysanne nombreuse et modeste, François Le Maner apprit à lire et à écrire avant de quitter l’école communale à l’âge de dix ans, pour gagner son pain. Il exerça divers petits métiers avant d’entrer dans les Postes où il termina sa carrière comme préposé-chef.

Tout jeune facteur, il avait été nommé à Paris. Il adhéra aussitôt à la CGTU et devint, en 1927, secrétaire de la section unitaire du XVIIe arrondissement. Dès son retour en Bretagne (1931), il fonda avec quelques camarades la première cellule du Parti communiste qu’ait connue la région de Corlay (Côtes-du-Nord), milieu encore exclusivement rural de la Bretagne centrale, fortement marqué par un rigoureux conservatisme politique et religieux. En 1933, il était également secrétaire de la section unitaire des PTT de Rostrenen. Centrée sur la commune de Plussulien, la cellule — peu nombreuse, mais très active — s’efforça de recruter parmi les ouvriers agricoles, obtenant un certain succès dans plusieurs communes (Bodéo, La Harmoye) au point culminant de la crise économique (1934-1935). Désigné par la Fédération communiste comme candidat aux élections législatives de 1936 dans la 2e circonscription de Guingamp, François Le Maner mena une campagne virulente, ponctuée d’échauffourées avec les « fascistes verts », ce qui lui valut une condamnation à six jours de prison devant le Tribunal correctionnel de Loudéac pour avoir demandé à plusieurs reprises « l’épuration de l’Armée, de la Police et de la Magistrature ». Il recueillit 871 voix sur 18 326 inscrits (4,8 %) et 15 156 votants.

Mobilisé en 1939, fait prisonnier en juin 1940, François Le Maner fut détenu dans un stalag d’Allemagne orientale avant d’être libéré en 1943 en raison de son état de santé. Dès son retour (juillet 1943) il entra en contact avec ses amis communistes qui animaient les puissants maquis FTPF de Bretagne centrale et dont le responsable était le « Commandant Allain », alias Péchourou. François Le Maner se chargea plus particulièrement de la diffusion de la presse clandestine dans le quadrilatère Guingamp, Quintin, Loudéac, Rostrenen.

Après guerre, Le Maner continua de militer au sein du PCF, sur un plan strictement local. Il vivait retraité à Corlay où il décéda le 8 octobre 1982.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117641, notice LE MANER François , version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 14 juin 2021.

SOURCES : De Vulpian, Sociologie électorale des Côtes-du-Nord de 1928 à 1946. — G. Lachapelle, Les élections législatives, op.cit. — Entretien avec F. Le Maner, juillet 1982. — État civil de Plélauff.

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