LE MARREC Marcel [LE MARREC François-Marie]

Par Claude Pennetier, Claude Willard

Né le 14 octobre 1897 à Levallois-Perret (Seine), mort le 22 avril 1974 à Paris (XXe arr.) ; typographe ; militant communiste ; directeur technique de l’impression de Ce Soir et de l’Humanité .

Fils d’une cuisinière (puis concierge) et d’un chauffeur aux omnibus d’origine bretonne (plus précisément originaires des Côtes-du-Nord), Marcel Le Marrec fut élevé à Lannion chez sa grand-mère maternelle qui ne parlait que breton. Revenu à Paris il fréquenta une école primaire publique de Paris XVe arr. avant d’entrer, à treize ans, en apprentissage comme compositeur typographe.

Ajourné en 1915 pour faiblesse de constitution, il fut mobilisé le 12 août 1916 au 130e RI et participa à la bataille de la Marne. Blessé aux Monts de Champagne le 15 juillet 1918, il fut opéré à Marseille puis envoyé en convalescence en Mayenne avant d’être démobilisé le 28 août 1919. Il se maria le 18 décembre 1920 avec Victoire Sellan, plumassière.

Il se syndiqua à la CGT dès la reprise de son activité professionnelle, adhéra à l’ARAC en 1921 puis au Parti communiste en 1923. Marcel Le Marrec resta pendant quelques années un militant de base du Parti communiste et de la CGTU. Il militait dans la fraction communiste du syndicat de la typographie, dite des " typos unitaires ". Mais il participa et remporta le 2 février 1926 le concours réservé aux syndiqués du Livre pour l’accession au poste de directeur de l’Imprimerie de la Maison des syndicats, imprimerie située 33 rue de la Grange aux Belles dans le Xe arr. de Paris. Il organisa notamment l’impression des affiches syndicales pendant le Front populaire. Ses fonctions de directeur entraînèrent plusieurs inculpations pour non dénonciation d’auteurs de documents imprimés : tract de la CGTU du 1er août 1929 (deux ans de prison, ramenés en appel à six mois, non effectués) ; tract du syndicat du bâtiment du 5 juin 1937 (6 mois de prison, non effectués) ; tract des députés communistes du 26 août 1939. Cette dernière inculpation précéda la mise sous séquestre de l’Imprimerie de la Maison des syndicats de laquelle il réussit à faire sortir le stock de papier qui permit l’impression de tracts communistes.

Son fils participa aux activités et camps de vacances (Saint-Pierre-des-Corps, Saint-Junien) des ouvriers du livre du XIXe arr. qui regroupait également les jeunes Mouloudji, Frambourg, Claude Willard, Cattanéo...

Après avoir travaillé dans des imprimeries amies (Cootypo, Imprimerie nouvelle), Marcel Le Marrec fut mobilisé en février 1940 dans la 403e compagnie de DAT à Paris. Replié à Agen, il fut démobilisé le 3 août 1940.

Son savoir faire professionnel fut particulièrement utile pendant l’Occupation. Avec Roger Tirand, il participa après le 6 août 1940 à l’impression d’un tract intitulé " Peuple de France " qui sera connu dans la mémoire communiste sous le nom d’ " Appel du 10 juillet ". Selon son témoignage, du 7 août au 6 septembre 1940, date de l’arrestation de Roger Tirand, Marcel Le Marrec et du livreur Francis Virlouvet, 600 000 tracts furent imprimés et diffusés.

Incarcéré par les Allemands à la Santé, au Cherche-Midi et à Fresnes, condamné à douze mois de prison, il fut relâché le 25 août 1941. Sa libération aurait dû être suivie d’un internement administratif mais la police française se présenta à la prison de la Santé et non à celle de Fresnes pour le conduire au camp de Pithiviers. Il se mit au vert dans la Nièvre où il fut arrêté le 25 avril 1942 en vertu de l’inculpation du 26 août 1939 (tract des députés). Emprisonné à Nevers, la Santé, Fresnes et Poissy, il fut condamné à six mois de prison. Libéré le 6 octobre 1942, il reprit son activité semi-clandestine dans la résistance en s’occupant de l’approvisionnement en papier des services d’impression du Parti communiste et du Front national.

Directeur technique de Ce Soir à la Libération, il fut directeur technique de l’Humanité (réalisé à l’Imprimerie du Louvre) de 1948 à 1953. Il démissionna alors pour créer avec son fils Pierre Le Marrec, né le 13 novembre 1921 à Paris (XIe arr.), [titulaire d’un bac et d’un diplôme de l’Institut des finances et assurances, responsable des services sportifs de l’Humanité de 1944 à décembre 1949], l’Imprimerie Polygraphique qu’il dirigea jusqu’à sa retraite.

Sa femme, Victoire, fut responsable de l’Union des femmes françaises dans le XXe arr. de Paris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117665, notice LE MARREC Marcel [LE MARREC François-Marie] par Claude Pennetier, Claude Willard, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 21 décembre 2020.

Par Claude Pennetier, Claude Willard

SOURCES : L’Humanité, 27 avril 1974. — Renseignements fournis par son fils, Pierre Le Marrec, 1998-1999.

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