LEMATTE Louis, François, Anatole

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 25 août 1879 à Morcourt (Somme), mort le 23 février 1920 à Alger ; professeur ; militant socialiste, conseiller municipal d’Alger.

Louis Lematte était le fils d’un couple de débitants de boissons, Louis, Auguste Lematte, et Adélina Semé.

Il fit ses études au lycée de Beauvais (Oise) puis à la Sorbonne où il obtint une licence d’allemand. Mais c’est l’agrégation d’anglais qu’il réussit en 1911, et c’est cette langue qu’il enseigna au lycée Henri-IV.

Militant socialiste, Louis Lematte admirait Jean Jaurès* et l’accompagnait dans de nombreuses réunions. On le découvre au premier plan, à ses côtés (avec canotier, cravate et moustache) sur la célèbre photographie de la manifestation contre la loi des trois ans, au Pré-Saint-Gervais, le 25 mai 1913.

Interprète à l’Amirauté d’Alger pendant la Première Guerre mondiale, il fut professeur au lycée d’Alger et collaborateur actif de la presse locale. Les électeurs d’Alger le désignèrent comme conseiller municipal socialiste en 1919.

Dans la nuit du 22 au 23 février 1920, menacé par un groupe de jeunes, rue Mizon, à Alger, Lematte ayant refusé de donner son portefeuille fut tué d’une balle de revolver. Trois de ses agresseurs furent condamnés à mort. Sur sa tombe, Charles Hagelsteen, au nom de la Fédération socialiste, avait précisé en citant Anatole France* que Lematte « ne croyait pas que les représailles, ou légales ou spontanées, fissent autre chose qu’ajouter le mal au mal » (Demain, 28 février 1920).

Louis Lematte était marié et père de trois enfants : Sydney (né vers 1905), Maurice (né vers 1910) et Freda.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117673, notice LEMATTE Louis, François, Anatole par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 4 décembre 2021.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : L’Écho d’Alger, février 1920 et juillet 1921. — La Dépêche algérienne, 26 février 1920. — Demain, journal socialiste et de défense syndicaliste d’Algérie, n° 48, 28 février 1920. — Renseignements communiqués par son arrière-petit neveu, Eric Colin.

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