LE MAUX Jean, Aimé, Louis, Georges. Écrit parfois LE MAUT Jean

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, François Prigent

Né le 27 février 1918 à Lorient (Morbihan), mort le 6 septembre 1970 à Écouen (Val-d’Oise) ; matelot puis ouvrier d’État ; responsable des JS du Morbihan dans les années 1930 ; membre du comité interrégional des FTP ; déporté à Neuengamme ; militant communiste.

Médaillé militaire et croix de guerre, son père était instituteur. Sa mère exerçait aussi la profession d’institutrice. Ancien élève du lycée Dupuy de Lome, Jean Le Maux fut matelot avant d’entrer à l’arsenal de Lorient en 1933. Syndicaliste CGT, il devint dès novembre 1933 l’un des dirigeants des jeunesses socialistes du Morbihan. Etait-il apparenté à Jean-Louis Le Maux*, maire SFIO de Keryado entre 1935 et 1946 ? Il faisait notamment partie de la troupe de théâtre Jean Jaurès, qui monta la pièce L’usine qui flambe en novembre 1937 lors de la fête des jeunesses socialistes de Keryado.

Positionné à l’aile gauche du parti, Jean Le Maux sembla suivre la scission du PSOP en 1938, en réponse à l’affirmation de la ligne majoritaire, incarnée par le pacifiste Louis L’Hévéder, député et conseiller général de Lorient, secrétaire fédéral de la SFIO.

En 1942, requis de force, il se soustrait au Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne : parti en permission, il ne revint pas. À son retour à Lorient, Jean Le Maux renoua le contact de clandestins, s’engageant dans les FTP aux côtés de Jean Kesler, alias Jim, Yves Le Faou alias Gérard, Emile Le Carrer alias Max et Louis Doré alias Jacques. Commandant départemental des Francs-tireurs partisans, sous le pseudonyme de commandant Prosper, il faisait partie du comité interrégional des FTPF, occupant la responsabilité de commissaire aux effectifs.

Arrêté le 30 mai 1944 à la gare de Saint-Gérand près de Pontivy, puis torturé à Rennes, il fut déporté au camp de concentration de Neuengamme (tout comme Joseph Rollo, leader de Libération-Nord dans le Morbihan)

Amoindri, il revint des camps nazis en mai 1945. A l’instar de la majorité des anciens dirigeants fédéraux des JS (Robert Boulay, maire de Lanester en 1945-1953, Charles Le Samedy, maire de Lorient en 1951-1953, Emmanuel Gicquel, conseiller municipal de Lorient en 1947-1959, Jules Kernec, adjoint à Lanester en 1959…), il adhéra au PCF en 1945.

Il devint premier secrétaire départemental des anciens FFI-FTPF du Morbihan. Très vite, il partit pour Aubervilliers, où il épousa en février 1946 Marguerite Lamy, alias Maggy, veuve de fusillé. Il avait connu cette résistante majeure du Morbihan dans la clandestinité. Figure du communisme municipal (adjointe puis première adjointe entre 1945 et 1977), Marguerite Lamy, d’origine bretonne (née Coënt), était active dans différentes organisations : UFF, FNDIRP, Mouvement de la paix, Amicale des Bretons d’Aubervilliers. Le couple eut une fille, Annie.

Chevalier de la Légion d’honneur, cité à l’ordre de l’Armée, médaillé de la résistance française, Jean Le Maux, alias Prosper, fut un recruteur et organisateur infatigable, pionnier de la résistance dans le Morbihan. Il fut membre du conseil national de l’ANACR.
Marqué physiquement par la déportation, il décéda à 52 ans en 1970 d’une longue maladie, séquelle de cette épreuve. Lors de ses obsèques, l’hommage de l’ANACR fut prononcé par Georges Landay secrétaire départemental de l’ANACR du Morbihan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117676, notice LE MAUX Jean, Aimé, Louis, Georges. Écrit parfois LE MAUT Jean par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, François Prigent, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 2 février 2018.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. du Morbihan.- Arch. Fédérales du PS du Morbihan. — Le Rappel du Morbihan (1930-1970). — La Liberté du Morbihan, 18 septembre 1970. — Article de Roger Le Hyaric dans les Cahiers de l’Institut CGT d’histoire social de Bretagne, numéro spécial 1895-1995, le centenaire de la CGT. — Livre mémorial de la déportation, op. cit.Ami Entends-tu, journal de la Résistance morbihannaise, numéro 13, octobre-novembre-décembre 1970. — État civil, mairie de Lorient.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable