LE MEUR Léon

Par Alain Prigent

Né le 28 octobre 1899 à Bulat-Pestivien (Côtes-du-Nord), mort le 12 janvier 1988 à Léhon (Côtes-d’Armor) ; instituteur ; militant syndicaliste du SNI ; militant communiste dans les Côtes-du-Nord/Côtes-d’Armor.

Son père Guillaume Le Meur, instituteur né en 1859, épousa Anne-Marie Delisle, ménagère née en 1857. Son père qui eut des sympathies socialistes, évolua vers le communisme. Léon Le Meur entra à l’École normale d’instituteurs de Saint-Brieuc en 1915. Incorporé au 8e régiment du génie en avril 1918 à Angoulême, il fut affecté en février 1919 au Maroc. Libéré en mars 1921, il fut rappelé dans la Ruhr avec la classe 1919 en mai et juin 1921. Il se maria le 9 août 1924 à Pleubian (Côtes-du-Nord), avec Gabrielle Guinard, institutrice. Le couple eut deux enfants nés en 1925 et 1926. Ils adoptèrent une nièce, née en 1920, par décision du tribunal de la Seine.

Léon Le Meur exerça dans diverses communes des Côtes-du-Nord : à Plélauff (1921-1923), à Rostrenen (1923-1924), à Saint-Caradec (1924-1929), à Guenroc (1929-1932), à Saint-Juvat (1932-1943), à Broons (1943-1947), puis à Créhen jusqu’à sa retraite en 1955. Militant du Syndicat des membres de l’Enseignement laïque (CGTU), il fut trésorier national, en 1924, du Comité central des Groupes de jeunes, et responsable cantonal dans chacune des ses affectations. Après avoir rejoint le Syndicat national des instituteurs (CGT), il intégra le conseil syndical départemental en 1934. Membre du Parti communiste depuis 1923, il occupa diverses responsabilités dans le rayon puis au comité de la région communiste des Côtes-du-Nord.

Mobilisé dans le génie à Guingamp au début de la Seconde Guerre mondiale, Léon Le Meur fut nommé, après sa démobilisation, à Saint-Juvat. Son domicile fut l’objet d’une perquisition le 23 novembre 1939 ; il indiqua alors avoir rompu tout lien avec l’organisation communiste. Le 29 février 1940, convoqué par l’inspecteur d’académie, il répondit avoir été membre de la cellule communiste du Hinglé de 1936 à 1939. Il fut, selon le rapport de l’inspecteur d’académie des Côtes-du-Nord, déplacé, le 25 novembre 1940. Mais cette mesure ne fut jamais appliquée. Dans un rapport au préfet des Côtes-du-Nord, le commissaire spécial signalait en mai 1941 les relations que Le Meur continuait d’entretenir avec Arsène Coutard, également instituteur, militant communiste notoire. Le Meur rejoignit, l’année suivante, la Résistance.

Après la guerre, il demeura membre du Syndicat national des instituteurs. Il fut tour à tour secrétaire des sections (Broons et Créhen) et membre du comité de la fédération des Côtes-du-Nord du Parti communiste français auquel il appartenait toujours en 1987.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117714, notice LE MEUR Léon par Alain Prigent, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 18 mai 2021.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. Nat. F1 3655. — -Arch. dép. Côtes d’Armor 1M362 (notes des RG), 1T1562 (dossier professionnel versé par l’inspection académique), 2W131 (rapports du commissaire spécial 1939 et 1940). — Arch. privées : F. Alziary. — Renseignements fournis par l’intéressé. — Alain Prigent, Les instituteurs des Côtes-du-Nord sous la IIIeRépublique (Laïcité, amicalisme et syndicalisme), Editions Astoure, 2005 et Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. — Notes de Jacques Girault.

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