LÉONARD Julien

Par Roger Martin

Né le 30 janvier 1876 à Plainfaing (Vosges), mort le 12 octobre 1947 à Plainfaing (Vosges) ; granitier ; militant socialiste, puis communiste ; conseiller municipal de Plainfaing (1908), conseiller général du canton de Fraize (1934), maire de Plainfaing de 1919 jusqu’à l’Occupation.

Julien Léonard exerça toute sa vie la profession de granitier dans la ville de Plainfaing vouée à l’industrie textile, et contrôlée par Géliot puis par Boussac. Il adhéra au Parti socialiste dès décembre 1905, et prit une part active à l’organisation du mouvement socialiste dans les Hautes-Vosges ; il devint membre du comité de la Fédération des Vosges du Parti socialiste SFIO en novembre 1912.

Entré au conseil municipal de Plainfaing en 1908, Julien Léonard conquit la mairie en 1919 à la tête d’une liste socialiste. Le préfet des Vosges supprima son indemnité de maire, afin de l’empêcher de consacrer tout son temps à l’administration de sa commune.

Au lendemain de la scission de Tours, Julien Léonard passa au Parti communiste avec les membres de son conseil municipal. Il devint membre du comité fédéral de la SFIC des Vosges dès sa création, le 23 janvier 1921.

En dépit des brimades préfectorales et de la division du mouvement ouvrier, Julien Léonard gagna les élections municipales de 1925 avec une majorité accrue, et fut élu la même année conseiller d’arrondissement pour le canton de Fraize. Désormais, sa situation était particulièrement forte à Plainfaing, dont il resta le maire jusqu’à sa mort, sauf pendant la période de l’Occupation.

Seul élu local communiste du département, il mena bien souvent les listes du parti à la bataille électorale : élections législatives de 1924, élection législative partielle de 1926, élections sénatoriales de 1926.

En 1932, il entra en conflit avec la direction régionale du PC, qui lui reprochait sa trop grande indépendance en tant qu’élu local. Il abandonna alors le Parti communiste. L’hebdomadaire communiste l’Est ouvrier et paysan du 24 juin 1933 lui reprocha sans aménité d’être le responsable du recul enregistré par le candidat communiste dans le canton de Fraize à l’occasion de l’élection législative partielle de 1933 et le journal stigmatisa sa « position inqualifiable lors de la campagne électorale (...). Léonard n’a plus rien de commun avec le Parti communiste, dont il n’avait d’ailleurs plus la carte depuis plus d’une année ».

Malgré ces péripéties, Julien Léonard fut élu conseiller général dans le canton de Fraize, au deuxième tour de scrutin, le 14 octobre 1934. Il reprit place d’ailleurs dans les rangs communistes au temps du Front populaire. Il retrouva le poste de maire de Plainfaing à la Libération et un rapport préfectoral du 13 février 1945 reconnaissait qu’« il s’occupe avec beaucoup de soins de ses affaires municipales ». Il fut réélu conseiller municipal de Plainfaing en mai 1945, mais laissa la charge de maire à son camarade Joseph Dutreux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117855, notice LÉONARD Julien par Roger Martin, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 23 janvier 2022.

Par Roger Martin

SOURCES : Arch. Dép. Vosges, 12 M 67, 13 M 70, 73, 82. — L’Ouvrier vosgien, 1902-1913. — L’Étincelle, 1921-1922. — L’Est ouvrier et paysan, 24 juin 1933. — Les Vosges nouvelles, 19 octobre 1947. — Annonces des Hautes Vosges, 18 octobre 1947.

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