LEPAPE Jean-Baptiste

Par Jean-Michel Brabant, Jean-Louis Panné

LE PAPE Paul [LE PAPE Hippolyte, dit Paul] (pseudonyme : Lévine Daniel).
Né le 13 juillet 1904 à Paris (Xe arr.), mort le 18 août 1980 à Chamalières (Puy-de-Dôme) ; technicien puis journaliste ; militant communiste puis oppositionnel.

Fils de Michelle Goarin, ménagère, reconnu en 1907 par Hippolyte Le Pape lors de son mariage avec sa mère, Paul Le Pape fit des études secondaires. Il devint dessinateur décorateur. En 1920, il adhéra aux Jeunesses communistes. Il entra au Parti communiste en 1923, suivit une école de formation, devint secrétaire d’un rayon. En 1925, il présenta, devant les cadres de la J. C., une critique de la tactique de l’Internationale communiste en Chine. Appartenant à la cellule n° 452, il donna un article sur « l’éducation léniniste » dans les Cahiers du Bolchevisme (n° 71, 30 avril 1927).

En désaccord avec la tactique « classe contre classe » adoptée au VIe congrès de l’Internationale communiste (1928), il défendit, dans une tribune libre de l’Humanité, l’unité d’action avec les socialistes contre les dangers de guerre et le fascisme. Paul Bouthonnier* lui répondit au nom du Bureau politique en le qualifiant de droitier. Devenu oppositionnel à partir du VIe congrès du Parti communiste (Saint-Denis, 31 mars-7 avril 1929), il prit contact avec le groupe (Alfred Rosmer*, Pierre Naville*) qui publiait la Vérité, vers la fin de l’année. Tout en restant membre du Parti communiste, il siégea à la première commission exécutive de la Ligue communiste sous le pseudonyme de Daniel Lévine. En novembre 1930, il quitta la Ligue communiste comme Alfred Rosmer, à la suite de désaccords sur la question syndicale. Il participa aux activités de la Gauche communiste animée par Michel Collinet* et Aimé Patri*, collaborant à son Bulletin et orientant de plus en plus son action vers le syndicalisme unitaire. Ainsi, il tenta, avec M. Collinet, d’organiser une opposition à l’intérieur de la CGTU. Il fut le responsable de publication du Communiste, bulletin mensuel de la gauche communiste (n° 1, novembre 1931- n° 2, nouvelle série, septembre 1933) ; cependant il ne quitta le Parti communiste qu’en 1934.

En juillet 1936, il se rendit à Bilbao (Espagne) en compagnie de camarades anarchistes, puis rentra en France en septembre après la prise d’Irun. Sympathisant du Parti ouvrier d’unification marxiste (POUM), il collabora à son organe la Batalla.. Dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, il fut membre du comité de rédaction du Réveil syndicaliste, organe des cercles syndicalistes « Lutte de classes ».

En décembre 1940, il fut condamné par contumace à cinq ans de prison en tant que directeur-gérant du bi-hebdomadaire antifasciste de langue allemande Der Funke (l’Étincelle), édité en Suisse. En 1941, il organisa deux cercles de techniciens lyonnais en liaison avec la CGT, puis, courant 1942, rejoignit le réseau « Super Nap » (Noyautage des administrations publiques) de la zone Nord. Il devint, par la suite, rédacteur du Bulletin blanc édité par l’Agence France Libre de Londres. En mars 1944, il adhéra au Front national et fit partie d’un groupe de combat dans l’Oise.

De 1946 à 1953, il fut journaliste à l’agence France-Presse, chargé des questions sociales. Militant syndical, il adhéra au Parti socialiste unifié lors de la guerre d’Algérie, puis le quitta après les accords d’Évian (1962) en raison de ses divisions internes.

Retiré à Menton (Alpes-Maritimes), Paul Le Pape y fonda le « Club de notre temps », cercle de confrontation d’inspiration marxiste et il semble s’être rapproché du Parti communiste. Il écrivit également plusieurs essais : Lénine ou Bernstein ? Nouvelle étape du capitalisme ou révolution ?.

Marié en 1955 à Simone Thomas, fille de Maurice Harmel* qui fut directeur du Peuple, médaillé de la Résistance et décoré de la Croix de guerre 1939-1945, Paul Le Pape mourut en 1980 à Chamalières.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117895, notice LEPAPE Jean-Baptiste par Jean-Michel Brabant, Jean-Louis Panné, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Jean-Michel Brabant, Jean-Louis Panné

SOURCES : R. Hirsch, Le mouvement trotskyste (1929-1933), Mémoire de Maitrise, Paris I, 1974. — La Vérité, 1929-1930. — Bulletin de la Gauche communiste, 1931. — Le Communiste, 1931-1933. — Le Patriote de Côte d’Azur, 1980. — Notes autobiographiques communiquées à Jean Maitron. — État civil de Paris (Xe arr.).

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