LEPOINTE Marie, Eugène, Jules

Par Georges Clause

Né le 8 juillet 1869 à Châlons-sur-Marne (Marne), mort le 26 mars 1955 à Reims ; comptable ; militant syndicaliste chrétien ; organisateur de la CFTC dans le département de la Marne.

Fils d’un employé de commerce, Jules Lepointe, également employé de commerce, travailla dans sa jeunesse à Paris où il appartint au « syndicat des Petits Carreaux », un des premiers syndicats chrétiens. En 1907, il était à Reims (Marne) où il créa le syndicat des employés. En 1912, il fonda avec le chanoine Godernaux le syndicat libre rémois, sorte d’Union locale chrétienne destinée surtout à susciter la constitution de syndicats chrétiens particuliers. Les débuts furent difficiles car le patronat était à peine moins méfiant à l’égard des syndiqués chrétiens qu’à l’égard des militants de la CGT. Les idées sociales chrétiennes que Léon Harmel, le patron des textiles de Warmériville avait répandues, ne dépassaient pas le stade des associations mixtes patrons-ouvriers.

Père de cinq enfants, Jules Lepointe fut mobilisé en 1914 avec trois de ses fils dont deux furent victimes de la guerre. En 1924, il assura à nouveau le secrétariat du syndicat libre des employés rémois, affilié à la Fédération française des syndicats d’employés catholiques, qu’il venait de reconstituer. Le syndicat disposait d’un office de placement, d’une bibliothèque professionnelle, avait son bulletin mensuel l’Employé rémois et annonçait des cours professionnels. Les préventions à l’égard des syndiqués chrétiens disparurent chez beaucoup de commerçants qui accordèrent des réductions de prix sur présentation de la carte bien que le syndicat ait engagé une campagne de fermeture des magasins le dimanche.

L’Union des syndicats chrétiens de la Marne fut constituée le 20 janvier 1925 et se donna pour secrétaire Jules Lepointe. On le vit souvent à Epernay, Châlons-sur-Marne ou Vitry animer les unions locales et les congrès départementaux de la CFTC dont il resta le secrétaire départemental jusqu’en 1939. Sur son initiative, une section « commerce » au conseil des prud’hommes de Reims vit le jour et il fonda en 1928 une société mutualiste « la Famille rémoise ». En 1929, il reçut le prix Brellaz, attribué au cours des congrès nationaux de la CFTC. En 1930, il était aussi administrateur de la caisse d’assurances sociales « la Familiale » et membre du conseil d’administration de la caisse départementale.

Seule la guerre interrompit son activité : il avait soixante-dix ans. Il demeura néanmoins un militant fort actif dans le quartier Jean-Jaurès-Gobelins de Reims. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur le 18 juillet 1952. Celle-ci lui fut remise par son fils, le lieutenant-colonel Lepointe, compagnon du général Leclerc, en présence de Gaston Tessier*, secrétaire général de la CFTC.

Remarié à Brugny-Vaudancourt en 1939, Jules Lepointe mourut en 1955 à Reims.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article117944, notice LEPOINTE Marie, Eugène, Jules par Georges Clause, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Georges Clause

SOURCES : Arch. Dép. Marne, 197 M 30 et 31. — L’Union (Reims), 13 octobre 1952. — La Circulaire confédérale, 1929. — État civil de Châlons-sur-Marne.

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