LERICHE Ulysse

Par Élie Fruit, Julien Chuzeville

Né le 3 mars 1860 à Reims (Marne) ; commerçant, journaliste, correcteur ; militant du Parti socialiste SFIO puis du Parti communiste ; syndicaliste CGT.

Fils d’un chapelier de Reims, Ulysse Leriche fit ses études dans sa ville natale, devint journaliste et courtier en importation. Il se mêla de bonne heure à la politique et, dès mai 1877, il fut condamné une première fois pour délit de presse. L’Annuaire de la presse française de 1884 le mentionnait comme rédacteur en chef de Reims-Artiste et comme directeur administratif du Républicain rémois, l’ouvrage précisant que « M. Ulysse Leriche est un ardent républicain qui a quitté sa position industrielle pour se consacrer à la défense de la démocratie dans la Marne. »
Au cours de ses séjours en Indochine, il dirigea un journal de Saïgon, Le Mékong connu pour ses attaques contre le clergé, l’armée et l’administration coloniale. Un article dirigé plus spécialement contre un officier supérieur lui valut la condamnation à un mois de prison. Il publia en 1895 deux brochures : Étude économique et politique sur la question d’Extrême-Orient et Le Recrutement en Indo-Chine. En 1898, il prit la parole au cours du congrès international de la presse tenu à Lisbonne.
Entré au Parti socialiste en 1898, Leriche fonda avec Paul Louis un groupe d’études qui devint la neuvième section de la Fédération de la Seine.
Après avoir appartenu au syndicat des correcteurs d’imprimerie, Leriche avait adhéré à celui des voyageurs et représentants de commerce dont il devint le secrétaire. Avant la guerre de 1914, il avait été également membre de la commission exécutive de l’Union des syndicats de la Seine.
Pendant la Première Guerre mondiale, il fut secrétaire adjoint de la minorité pacifiste du Parti socialiste, le Comité pour la défense du socialisme international (CDSI, courant « longuettiste »). Il fut délégué à la plupart des congrès et conseils nationaux du parti. En août 1916, Leriche fut élu à la commission exécutive de la troisième section socialiste de Paris. Le 5 février 1917, il prit la parole lors d’une réunion des Amis du Populaire. Cependant, au cours de l’année, un conflit éclata avec ce courant : devenu secrétaire du CDSI, il démissionna de ce poste le 14 août, pour des raisons inconnues. Quelques jours plus tard, il remit à Boris Souvarine les papiers du comité qu’il détenait. Le 12 septembre, il quittait le CDSI. Il provoqua ensuite Jean Longuet en duel (qui déclina), puis publia en octobre 1917 la brochure Ulysse Leriche contre Jean Longuet et ses acolytes, auto-éditée, principalement composée de correspondances mais très peu claire sur les motifs du différent.
En 1919, il se présenta aux élections législatives dans l’Oise sur la liste socialiste de Jules Uhry* qui fut le seul à être élu.
Après la scission de Tours, Ulysse Leriche milita au Parti communiste. Il devint cosecrétaire du Comité d’études coloniales du PC en mars 1922, et écrivit dans la rubrique coloniale de l’Humanité : il fut rédacteur du quotidien au titre de la tribune coloniale de juin à décembre 1922. Leriche représenta la commission d’études coloniales lors du Conseil national du Parti communiste le 21 janvier 1923, puis lors de la réunion du Comité directeur le 22 janvier 1923. Lors de cette même réunion, étant franc-maçon il fut « invité à remettre son mandat » de représentant de la commission coloniale. Le 27 février 1923, lors de la réunion de la neuvième section communiste de Paris, il annonça qu’il démissionnait du PC pour protester contre la fin de son emploi au Bulletin communiste. René Reynaud précisa alors que cette décision découlait de l’exclusion de Leriche du Syndicat des correcteurs « pour indélicatesse ». Le Bureau politique enregistra sa démission.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article118024, notice LERICHE Ulysse par Élie Fruit, Julien Chuzeville, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 4 novembre 2018.

Par Élie Fruit, Julien Chuzeville

SOURCES : Arch. Nat. 19940459/216 (la police ayant fait une confusion avec l’anarchiste Victor Leriche, certains éléments se trouvent dans le dossier au nom de ce dernier) et F 7/13074. — État civil de Reims. — Le Franc-parleur de l’Oise, 9 novembre 1919 (portrait). — Arch. du PCF, 3MI6/5 séquence 44. — Notes de Jacques Girault. — L’Humanité des 29 mars 1922 et 22 janvier 1923. — Le Populaire des 2 avril et 15 septembre 1917. — Alexandre Courban, L’Humanité (avril 1904-août 1939), thèse de doctorat, université de Bourgogne, 2005, p. 818.

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