Par Jean Gaumont, Claude Geslin
Né le 26 octobre 1871 à Tours (Indre-et-Loire) ; mort le 26 mai 1958 à Nantes (Loire-Atlantique) ; mécanicien ; militant socialiste et coopérateur ; député de Nantes de 1932 à 1942.
Fils d’un chaudronnier et d’une lingère, Eugène Leroux adhéra au syndicat des mécaniciens de Tours en 1896 puis fut administrateur de celui du XVe arrondissement de Paris en 1900. Il participa en 1906 à la grève du 1er Mai pour la revendication de la journée de 8 heures. Il était militant socialiste depuis 1898.
Coopérateur à la société « L’Avenir de Plaisance », secrétaire de son Cercle de coopérateurs, il participa avec Louis Héliès à la fondation du Magasin de Gros des coopératives de France et fut l’un des quatre suppléants au conseil d’administration. Il y fut employé en 1907 et devint voyageur de commerce à partir de 1910 pour la région de l’Ouest. Il assista alors à de nombreux congrès entre 1906 et 1911.
Mobilisé en 1915 comme ouvrier à Tours, il reconstitua le syndicat des ouvriers mécaniciens dont il devint l’un des secrétaires. Désigné par ses camarades comme délégué d’atelier, il fut appelé à plusieurs reprises au ministère du Travail pour l’élaboration des bordereaux de salaires. Démobilisé en 1918, il redevint à Nantes (Loire-Inférieure) voyageur du Magasin de Gros des coopératives de France.
Conseiller prud’homme en 1920 dans la première catégorie de la section du commerce en qualité d’employé de commerce, il devint président du conseil des prud’hommes. Mais, en 1926, il fut battu par un syndicaliste chrétien et ne retrouva plus cette fonction.
Élu en 1919 conseiller municipal socialiste de Nantes avec Ernest Dalby* et Auguste Pageot*, secrétaire adjoint du groupe de Nantes en 1920, il retrouva son siège en 1925, 1929 et 1935. Il fut adjoint au maire à partir de 1925. Après un échec au conseil général en 1921, il fut élu conseiller d’arrondissement du septième canton de Nantes en 1922 puis conseiller général du même canton en 1925, 1931 et 1937. Candidat aux élections législatives de 1919 dans la première circonscription de Loire-Inférieure, de 1924, de 1928 dans la deuxième circonscription de Nantes, il mettait l’accent sur une répartition plus juste de l’impôt, la stabilisation du franc, l’établissement de l’école unique, la défense de l’enseignement laïque... Battu en 1928 dès le premier tour par Sibille, du Bloc national par 8 183 voix contre 5 883, il fut élu député dans cette même deuxième circonscription de Nantes en 1932 dès le premier tour et réélu en 1936. En juillet 1940, il vota, avec les autres députés socialistes de Loire-Inférieure, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et fut, de ce fait, exclu du parti en 1944.
Écarté de l’arène politique, Leroux fut, après la guerre, proche ou membre du Parti socialiste démocratique de Paul Faure*.
Par Jean Gaumont, Claude Geslin
SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1 M 115, 1 M 119, 1 M 613. — Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome 14. — Le Réveil syndicaliste, 1926. — Le Travailleur de l’Ouest, 1921-1929. — La République libre, 20 juin 1958. — État civil.