LEVASSEUR Arthur

Par Justinien Raymond

Né à Persan-Baumont (Seine-et-Oise) le 4 février 1875, mort à Gif-sur-Yvette (Seine-et-Oise) le 5 octobre 1955 ; employé de commerce ; militant socialiste de la Seine-et-Oise et de la Seine ; député.

A. Levasseur était le fils d’un ouvrier boutonnier. Venu très jeune au socialisme, il n’avait pas vingt ans qu’il parcourait déjà, en propagandiste, l’arr. de Pontoise. Après son service militaire, il organisa un groupe d’Études sociales à l’Isle-Adam et une coopérative de consommation " La Ruche ouvrière ". Il organisa en 1897 un groupe socialiste adhérent du POF dans sa commune natale de Persan. Participant au congrès tenu à Paris rue de Viarmes (septembre 1898), Levasseur fut un des fondateurs de la première organisation du département, appelée Alliance socialiste révolutionnaire de Seine-et-Oise, et il fut un de ses représentants au second congrès général des organisations socialistes à Paris, salle Wagram (1900).

La scission survenue au troisième congrès, celui de Lyon (1901), se répercuta en Seine-et-Oise : une fédération socialiste se rallia au PSF ; une fédération socialiste révolutionnaire s’affilia au PS de France. De cette dernière Levasseur était le trésorier. Il la représenta au congrès de fusion de la salle du Globe à Paris (avril 1905) et au congrès national de la SFIO à Nancy (1907). Il était alors, depuis 1901, secrétaire de la mairie de Persan ; il le demeura jusqu’en 1908. Candidat socialiste SFIO aux élections législatives, Levasseur recueillit 1 041 voix dans la 1re circonscription de Pontoise en 1906 et 1 006 dans la 2e de Versailles en 1910.

Sa vie et son activité militante se portèrent alors à Paris dans le XVe arr. Il appartint à une société coopérative de l’arr. et, en 1911, fut élu administrateur de la Bourse des coopératives socialistes et délégué à la propagande. Employé au Magasin de Gros à son arrivée à Paris, il fut réélu au conseil de la FNCC à l’unité coopérative, décembre 1912, et fut le secrétaire de la commission d’arbitrage. Il prit part aux congrès de Monthermé (1909), Calais (1911) où il fut élu au conseil de la confédération des Coopératives ouvrières et socialistes. Il ne siégea plus après son élection au Parlement en 1914.

Levasseur appartint à la XVe section socialiste. Candidat aux élections municipales dans le quartier de Javel en 1912, il obtint 1 136 suffrages. Il représenta la fédération de la Seine au congrès national de Brest (1913). Aux élections législatives de 1914, il fut élu député dans la 2e circonscription du XVe arr. Sur 19 780 inscrits, il atteignit 5 081 voix contre 4 843 au député de droite sortant, d’Aramon, et 4 135 au candidat radical-socialiste. Il l’emporta sur d’Aramon au scrutin de ballottage par 7 684 suffrages contre 7 178. Pendant la guerre, au sein du Parti socialiste et de son groupe parlementaire, il se classa à l’extrême droite. En mai 1917, il compta parmi les quarante élus à protester publiquement contre l’idée d’une conférence socialiste internationale à Stockholm. Le 16 novembre 1919, dans la 3e circonscription de la Seine (rive gauche et XVIe arr.), Levasseur prit la tête d’une liste socialiste dissidente de trois candidats, liste qui apparut comme le complément de la liste de Paul Painlevé de onze candidats puisqu’il y avait quatorze sièges à pourvoir. Sur 254 182 inscrits et 189 797 votants, il recueillit 43 650 voix, dépassant ses deux compagnons de 2 000, et de plus de 7 000 la moyenne de la liste Painlevé. Il fut élu avec ses deux colistiers et tous trois exclus par la fédération socialiste de la Seine. Ils firent appel de cette sentence devant la CAP qui renvoya leur cas devant le congrès de Strasbourg (février 1920) où Levasseur se fit l’avocat des élus indisciplinés. Il déclara que Rozier, Dejeante et Véber s’étant vu refuser la candidature par la majorité nouvelle, il se solidarisa avec eux. Il argua aussi de la présence de Jacques Sadoul en tête de la liste socialiste SFIO de la 3e circonscription. Le congrès confirma l’exclusion du Parti de Levasseur et de ses amis dissidents.

Levasseur fut alors un des fondateurs du Parti socialiste français. En 1924, il fut réélu au scrutin de liste et appartint au groupe républicain-socialiste et socialiste français. En 1928, il obtint 3 187 voix dans la 1re circonscription du XVe arr. et se désista pour le candidat radical-socialiste. En 1932, il retourna, sous l’étiquette " concentration de gauche ", dans la 2e circonscription du XVe arr., ne fut pas élu et recueillit aux deux tours de scrutin 3 371 et 5 890 suffrages. Il ne se représenta plus. Lorsqu’il mourut en 1955, il était maire de Gif-sur-Yvette.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article118363, notice LEVASSEUR Arthur par Justinien Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 novembre 2010.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Levasseur collabora à La Lutte sociale, hebdomadaire de la fédération socialiste de Seine-et-Oise, qu’il contribua à lancer en 1899.

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Arch. Mun. Gif-sur-Yvette. — Renseignements fournis par le maire de Vanves (Seine) où habita longtemps Levasseur. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes III, op. cit., pp. 248-258, passim. — L’Humanité, 11 et 30 mai 1914.

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