Par Justinien Raymond
Né le 28 septembre 1897 à Châteaubourg (Ille-et-Vilaine), mort le 4 décembre 1976 à Laon (Aisne) ; maire socialiste de Laon de 1935 à 1941, puis de 1944 à 1965 ; député socialiste de l’Aisne de 1946 à 1958.
Fils d’un instituteur laïc, Marcel Levindrey obtint son brevet élémentaire et un certificat d’études supérieures. Mobilisé le 10 janvier 1916, il resta sous les drapeaux jusqu’au 29 septembre 1919. Ensuite, il entra dans une compagnie d’assurances sociales comme rédacteur d’abord dans le service départemental de l’Aisne, puis au service régional de Lille (Nord). Il était directeur régional adjoint à Laon quand il prit, entre les deux guerres mondiales, une place importante dans la Fédération socialiste SFIO de l’Aisne. En 1929, il en était le trésorier. Au congrès fédéral du 29 mai 1930, il constata les progrès accomplis : une section nouvelle à Braine et 6 912 timbres vendus en 1929 contre 6 111 en 1928. En 1930, il fut délégué au XXVIIe congrès national (Bordeaux, 8-11 juin 1930) comme délégué de l’Aisne. En 1931, il était secrétaire de la section socialiste de Laon. En mars 1931, le secrétaire fédéral F. Montfort ayant quitté le département, Levindrey lui succéda.
Sous sa direction, les effectifs passèrent de 900 en 1932 à 5 000 en 1937-1938. Levindrey fut délégué au congrès national de Paris (14-17 juillet 1933) qui aboutit à la scission néo-socialiste. Sa fédération donnait 382 voix à la motion Paul Faure sévère pour les indisciplinés du groupe parlementaire socialiste, 329 à celle de Vincent Auriol, favorable à la conciliation, 164 à celle de Pierre Renaudel refusant toute sanction, et 38 à la motion " Action socialiste " d’extrême gauche.
Élu conseiller municipal de Laon, le 3 mai 1935, il fut choisi comme maire le 18 mai, fonction qu’il assuma jusqu’à sa révocation par le gouvernement de Vichy le 10 mai 1941. Il avait été élu conseiller général du canton de Laon le 14 février 1937.
Membre du réseau Libération-Nord pendant la guerre, il fut arrêté en 1943 et resta à la prison de Saint-Quentin du 20 décembre 1943 au 2 février 1944. Il avait occupé les fonctions de secrétaire départemental du Parti socialiste clandestin.
Devenu membre du comité départemental de Libération et président du comité local de Libération de Laon, il exerça de nombreuses fonctions. Maire de Laon, président du Conseil général, il fut élu député, le 2 juin 1946, à la seconde Constituante, et député à la première Assemblée nationale en novembre 1946. Levindrey fut réélu en juin 1951, en janvier 1956, mais battu en 1958. Il fut l’un des fondateurs de la Fédération nationale des élus municipaux et cantonaux.
Marié une première fois à Laon le 18 avril 1922 avec Hélène Deveaux, il se remaria le 13 août 1966 à Paris (XIXe arr.) avec Charlette Delabarre.
Par Justinien Raymond
SOURCES : Arch. Nat. F7/13030. — Arch. Dép. Aisne , 2 M 746. — Le Cri, 1929-1932. — Le Laonnais, 17 janvier 1931. — Le Populaire, 20 mai 1935. — La Liberté, 3 novembre 1945. — Dubois, Le Front populaire dans l’Aisne. — Le Monde, 14 décembre 1976. — Notes de G. Dumas.— Etat civil.