LÉVY Emmanuel

Par Maurice Moissonnier

Né le 18 janvier 1870 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), mort en 1944 à Lyon (Rhône) ; professeur à la Faculté de droit de Lyon ; militant socialiste SFIO, puis socialiste indépendant ; conseiller municipal de Lyon.

Fils de Aron Lévy, clerc de notaire chez Me Gaultry à Fontainebleau. Juriste, Emmanuel Lévy s’intéressa au mouvement ouvrier, comme son contemporain Justin Godart. Il tenta d’apporter une légitimité et une mise en forme juridique à la question de la lutte des classes : selon lui, les travailleurs groupés en syndicats concluant des contrats collectifs avec les propriétaires de capitaux, la classe ouvrière, devenue leur créancière, était à même de revendiquer par la grève une part croissante de l’enrichissement social.

Après le congrès d’Amsterdam, en 1904, il se dressa contre les manœuvres d’Augagneur qui cherchait à faire échouer à Lyon les efforts unitaires.

Il fit partie de la minorité qui se sépara d’Augagneur pour constituer la commission d’initiative chargée de préparer la naissance de la Fédération socialiste SFIO du Rhône dont il devint un des principaux militants. Il fut délégué au congrès de fusion de Paris, salle du Globe (avril 1905), puis aux congrès nationaux de la SFIO à Nancy (1907) et à Brest (1913).

Élu conseiller municipal le 12 mai 1912 de Lyon dans le VIe arr., il fut réélu le 7 décembre 1919 et devint adjoint au maire. Il prit la défense d’Édouard Herriot contre Paul Cuminal lorsqu’en mars 1920 un conflit naquit entre le maire et la fraction socialiste du conseil municipal. Pour cette indiscipline, il fut exclu du Parti socialiste SFIO. Il conserva sa fonction de conseiller de mai 1925 à 1929.

Aux élections municipales de 1919, il fut élu conseiller municipal de Lyon et nommé adjoint au maire dans la municipalité formée par la coalition des socialistes et des radicaux.

Son frère Albert, né à Fontainebleau, mourut en déportation en 1943.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article118433, notice LÉVY Emmanuel par Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 27 mai 2022.

Par Maurice Moissonnier

ŒUVRE : L’Affirmation du droit collectif, 1903. — Capital et Travail, Cahiers du socialiste n° 8, 1909. — Paroles d’un exclu, 1920. — La Vision socialiste du droit, Giard, 1926. — Les Fondements du droit, Alcan, 1933.

SOURCES : Annales de l’Université de Lyon, vol. 1943-1944 (photographie). — L’Année sociologique, vol. 1940-1948. — Le Progrès, 1920. — Notes de M. Moissonnier et E. Sarin. — Renseignements communiqués par la mairie de Lyon. — Hubert-Rouger, Encyclopédie socialiste. Les Fédérations (Rhône), op. cit.. — Notes de Frédéric Viey.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable