LÉVY Suzanne

Par Gilles Morin

Née le 20 janvier 1894 à Mulhouse (alors Empire allemand, aujourd’hui Haut-Rhin), morte le 2 octobre 1973 à Paris (XIIe arr.) ; avocate ; militante communiste puis libertaire.

Fille de Edouard Lévy et de Laure Pattagay, elle a épousé Marcel Létrange en janvier 1922. Avant la Première guerre mondiale, elle résidait avec sa mère qui était veuve et exploitait un commerce. Son père décédé en 1914 avait opté pour la France en 1870. Elle est arrivée à Paris en novembre 1915. Sa sœur a dirigé pendant plusieurs années un dispensaire anti-tuberculeux puis est devenue infirmière principale à l’hôpital Bretonneau. Son oncle, Léon Lévy, fut vice-président de la Société des Forges dont le siège était situé 19 rue de la Rochefoucault en 1921. La police la qualifiait cette même année d’“illuminée, détachée de sa famille”.

Elle devint secrétaire en mars 1920 d’Arthur Fontaine, président du conseil d’administration du Bureau international du travail, 80 rue de Varenne. En octobre 1920, elle se présenta au concours pour l’emploi de rédacteur au ministère du Travail mais échoua. Elle était licenciée en droit de la faculté de Paris depuis 1919 et avocate à la cour d’appel de Paris. Membre de la SFIC, elle prit la parole en faveur de Badina lors de l’élection municipale dans le quartier de la Santé. En août 1922, elle fut envoyée comme déléguée par le comité directeur de la fédération communiste de France, en fait la SFIC, lors d’une réunion à Louviers. En 1922, elle signa la motion Dondicol-Renoult contre le front unique.

Suzanne Lévy était mentionnée parmi les collaborateurs de la revue Le droit ouvrier de la CGTU en janvier 1923. Après la Seconde Guerre mondiale, elle poursuivit cette collaboration jusqu‘à la fin de sa vie malgré son éloignement du communisme. Elle y donna dans les années 1920 des articles sur l’OIT, le droit des femmes, la journée de huit heures. En 1937, elle était membre du conseil juridique des syndicats de la Seine.

Après son départ du PCF, sans doute vers 1923-1924, sa trajectoire politique l’a conduite vers la mouvance libertaire. En 1930, la police la signalait comme militante libertaire lors d’une réunion qu‘elle organisa en mai, salle Fargette. Cette réunion outre les lois scélérates et la loi contre la propagande anti-conceptionnelle avait pour ordre du jour la faiblesse du mouvement anarchiste. En 1970, Madeleine Jacob dans ses mémoires la qualifiait de militante libertaire et se demandait si elle était vraiment assagie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article118446, notice LÉVY Suzanne par Gilles Morin, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 16 septembre 2022.

Par Gilles Morin

ŒUVRE : Le grenier à foin, édition à Paris, au sans pareil, copyright, 1933, by les éditions René Hilsum et cie, 1933, 205 p. — L’irrégulière, Paris : d’Halluin et cie éditeurs, 1968, 195 p. (à partir du journal de Jacqueline Drouin, scellé 10 au dossier 15172, greffe criminel de la Seine, année 1932.),

SOURCES : L’Ouvrière, 1922-1925. — Le Bulletin communiste, 9 octobre 1922. — Le Travailleur parisien, juillet-septembre 1937. — DBMOF (notice de Michel Dreyfus). — Arch. CAC 940 459 art 241 doss. 21797, Madeleine Jacob, Quarante ans de journalisme, 1970, 348 p. — Site Match ID, Acte n°2313, Source INSEE : fichier 1973, ligne n°263420. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

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