LITALIEN René, Charles

Par Justinien Raymond

Né le 20 mai 1872 à Paris (VIe arr.), mort peu avant 1939 ; professeur ; militant socialiste du Finistère et de la Côte-d’Or.

Fils de François Litalien, employé de commerce, puis à la compagnie du gaz parisien, et de Georgette Berrière, René Litalien fut un très bon élève au lycée Janson de Sailly et intégra l’École normale supérieure en 1893. Reçu à l’agrégation de grammaire en 1898, il fut nommé en 1899 professeur au lycée de Brest où il épousa, le 5 septembre 1902, Lucie Sirand, ancienne normalienne de Sèvres, agrégée des lettres en 1900.

René Litalien appartenait aux jeunes générations universitaires entraînées dans l’action publique par l’Affaire Dreyfus. Il se mêla au mouvement socialiste tout nouveau dans le Finistère. En 1904, avec d’autres socialistes, il fut élu au conseil municipal de Brest sur une liste hétéroclite, et fut élu adjoint au maire. En 1905, il entrait à la SFIO. Avec tous les socialistes brestois, il fut battu aux élections de 1908.

À la rentrée scolaire de 1909, il alla enseigner au lycée de Dijon (Côte d’Or) où il demeura jusqu’à sa retraite le 1roctobre 1932. Membre de la section socialiste de la ville, il continua son action militante de socialiste idéaliste. Il s’adonnait à l’éducation populaire, prônait une nourriture exclusivement végétarienne et présidait la Ligue antialcoolique de la Côte-d’Or. Aux approches de la Grande Guerre, sa collaboration au Rappel socialiste, organe local, se fit plus abondante. Le 27 juin 1914, il souhaitait le rapprochement franco-allemand. Mais la guerre le mua en patriote intransigeant. Le 1er mai 1915, dans le même journal, il attaqua violemment les socialistes allemands. Il se déclara, au cours des années 1916 et 1917, hostile à toute reprise des relations internationales avec les pays ennemis et se classa ainsi dans la minorité de la fédération de la Côte-d’Or. Après le congrès de Strasbourg (février 1920) qui inclina nettement le Parti socialiste vers la IIIe Internationale, Litalien le quitta. Lorsque la scission fut consommée, après le congrès de Tours (décembre 1920), il devint en février 1921 secrétaire d’un groupe d’entente qui travailla à la reconstitution d’une fédération socialiste SFIO en Côte-d’Or.

Il en fut un militant jusqu’à sa mort, se classant nettement à droite, surtout après 1924, prônant une étroite union avec les radicaux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article118668, notice LITALIEN René, Charles par Justinien Raymond, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 18 octobre 2022.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., p. 271. — Le Rappel socialiste. — Le Socialiste côte-d’orien. — Interviews par P. Lévêque de Claude Guyot, Henri Guénon, Charles Vigne (1961). — Pierre Autran, Robert Jardillier, 1890-1945, Thèse, Dijon, 1994. — JO, 31 juillet 1889, 30 juillet 1892, 20 juillet 1893, 20 octobre 1932. — État civil. — Notes d’Alain Dalançon.

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