BONNET André [BONNET Roger, André]

Par Jean-Pierre Bonnet, Jean Belin

Né le 19 mars 1911 à Serrigny [aujourd’hui Ladoix-Serrigny] (Côte-d’Or), mort le 20 janvier 1989 à Dijon (Côte-d’Or) ; tourneur sur métaux puis chauffeur à la SNCF ; syndicaliste cheminot CGT et militant communiste de la Côte-d’Or ; résistant au sein des FTP.

Fils de René Bonnet, aiguilleur à la Cie du chemin de fer du PLM et de Berthe Marie Thérèse Page, une couturière, les parents d’André Bonnet vinrent s’installer à Seurre (Côte-d’Or) en 1921. Il travailla dès la fin de sa scolarité comme tourneur sur métaux dans une fonderie de sa localité jusqu’à son incorporation d’avril 1932 à avril 1933. Il se retira ensuite au domicile de ses parents à Seurre.
Il se maria le 3 mars 1934 à Damparis (Jura) avec Lucienne Ozannon et eurent une fille, Mireille. Il quitta Damparis deux ans plus tard avec son épouse et vint sur Dijon où il fut embauché comme ajusteur à l’usine métallurgique Terrot en 1936. Il participa à la grève avec occupation de son établissement qui dura 21 jours en juin et juillet. Il entra à la SNCF en 1937 et fit toute sa carrière comme chauffeur dans le secteur de Dijon. Comme beaucoup de militants cheminots de sa génération, il assuma un double engagement à la CGT et au Parti communiste depuis 1934. Mobilisé à la déclaration de guerre en septembre 1939, après sa démobilisation le 14 juillet 1940, il reprit son travail à la SNCF. Il participa à la reconstitution de la cellule du PCF des roulants et de la CGT clandestine au dépôt de Perrigny-lès-Dijon, en 1940 et 1941, aux côtés de Raymond Santot. Il investit le mouvement de Résistance au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP) du groupe du dépôt. Il aida au passage de prisonniers évadés vers la zone non occupée, et pendant toute l’occupation, l’hébergement de militants et de résistants recherchés par la Gestapo. Il participa avec Roger Poulet, Charles Dumont, Raymond Santot et d’autres militants et résistants cheminots, à l’organisation de la grève patriotique de novembre et de décembre 1943 pour sauver les sept cheminots du dépôt condamnés à mort pour leur participation à la Résistance. Cette grève contraignit les nazis à les gracier provisoirement, car ils furent déportés ensuite vers l’Allemagne où ils furent jugés à nouveau et exécutés le 19 avril 1944 dans la prison de Stuttgart.
À la Libération, il fit partie de la direction du syndicat des cheminots CGT de Dijon, du secteur fédéral dont il fut trésorier. André Bonnet fut secrétaire du syndicat de Dijon et délégué du personnel. Il devint en 1960 l’un des responsables de la Section technique nationale des agents de conduite pour la région Sud-est.
Admis à la retraite en 1961, il anima le syndicat des retraités de Dijon et le Comité régional des cheminots retraités. En novembre 1970, il accéda au bureau national des retraités au titre de l’Union Sud-est et représenta l’Union des retraités au conseil national de la Fédération de 1973 à 1976. Il fut responsable de la Commission départementale des retraités CGT de Côte-d’Or en 1982. Il fut également membre de la commission de contrôle financier (CCF) de l’UD de 1962 à 1967, de la commission exécutive de l’UD CGT de Côte-d’Or du congrès de mars 1972 au congrès de juin 1977.
Militant communiste, André Bonnet fut secrétaire de cellule, membre du comité fédéral de la Côte-d’Or à partir de la 4e Conférence fédérale de mai 1948, puis membre de la commission fédérale de contrôle financier d’avril 1956 à mai 1965. Il fut candidat à plusieurs élections cantonales et législatives. A sa création en 1961, il eut également en charge la librairie fédérale du parti au 1 rue Saumaise à Dijon. Il milita aussi à l’Association nationale des cheminots anciens combattants (ANCAC). Domicilié lors de son décès au 10 place Roger Salengro à Dijon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article1187, notice BONNET André [BONNET Roger, André] par Jean-Pierre Bonnet, Jean Belin, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 2 février 2020.

Par Jean-Pierre Bonnet, Jean Belin

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Comités fédéraux du PCF 21. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, édition de 1996. — Arch. IHS CGT 21, fonds de l’UD et du syndicat des cheminots. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome I, édition de 1987. — L’Avenir de la Côte-d’Or, édition du 5 juin 1948. — Arch. Départ. de Côte-d’Or, état civil, recensement de la population, fiche de recrutement militaire. — Le Bien Public, nécrologie, édition du 24 janvier 1989.

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