LO BASSO Antoine

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

Né le 12 mars 1909 à Molfeta (Italie) ; ouvrier puis patron coiffeur ; militant communiste et syndicaliste des Bouches-du-Rhône ; membre des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils de Pascal Lo Basso, verrier, et de Benoite Fazio, tous deux italiens, Antoine Lo Basso habitait Marseille (Bouches-du-Rhône). Naturalisé, il fut exempté de service militaire en 1929. Travaillant comme ouvrier coiffeur, il se maria à Marseille le 5 juillet 1932 avec Santine Martinelli, commerçante, avec qui il eut un enfant.
Militant communiste à partir de 1935, il devint secrétaire de cellule et membre du comité de rayon. Il fut trésorier de la cellule de Saint-Marcel jusqu’au septembre 1939. Sous le Front populaire, il prit une part importante à l’occupation des usines. Il appartenait depuis 1934 au syndicat CGT des coiffeurs, qu’il quitta en 1939 quand il s’établit à son compte dans le quartier ouvrier de La Barasse. Mobilisé le 16 avril 1940, il fut libéré le 6 août. Il n’avait pas rompu avec le Parti communiste et il participa à sa reconstitution. Il avait chargé de réorganiser clandestinement la 12e section dont il était le principal responsable. Il fut arrêté le 19 octobre 1940 dans le cadre de l’affaire Barbé-Laffaurie. La perquisition chez lui aboutit à la saisie d’une trentaine de numéros de L’Humanité prêt à la diffusion. Déféré devant la justice militaire, écroué au fort Saint-Nicolas, il fut condamné par le tribunal militaire de la XVe région, le 28 avril 1941, à dix-huit mois de prison et cent francs d’amende pour infraction au décret de dissolution des organisations communistes. Il purgea la peine à la prison Saint-Pierre avec d’autres condamnés dans la même affaire. Louis Gazagnaire se souvenait que Lo Basso était chargé de couper de façon égale les boules de pain qu’on leur distribuait. Sa peine prit fin le 24 avril 1942, mais un arrêté d’internement administratif, signé le 6 mai 1942 l’envoya au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn). Les Renseignements généraux, dans leur rapport du 4 septembre 1942 rappelaient qu’ils avaient demandé son expulsion et l’intendant régional de police proposa sa déchéance de nationalité le 15 octobre suivant. Interrogé par le commissaire du camp le 18 septembre, il s’engageait bien se tenir à l’écart de l’activité illégale venant du PC, à ne plus faire de politique, à travailler pour le redressement de la France et à à respecter les lois, mais, prétextant qu’il était prisonnier et donc « ignorant ce qu’a fait le gouvernement », il refusa de s’engager à suivre le Maréchal dans sa politique de Révolution nationale. Le chef de camp, dans son avis, considérait qu’il ne s’était pas amendé et qu’il obéissait aux consignes de la cellule. Il donna un avis défavorable à sa libération. Antoine Lo Basso parvint à s’évader du détachement d’internés de Giroussens (Tarn), le 29 mars 1943. Il rejoignit les maquis du Lubéron. Lieutenant FTP, il fut envoyé à Nyons (Drôme) pour organiser les Milices patriotiques de la Drôme.

De retour à Marseille, le Parti communiste le présenta aux élections cantonales de septembre 1945 dans le 12e canton, où il fut battu de justesse avec 41,3 % des suffrages exprimés par le socialiste Jean Masse, candidat socialiste. Élu municipal, il siégea à l’hôtel de ville d’octobre 1947 à 1953.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article118729, notice LO BASSO Antoine par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 4 avril 2021.

Par Antoine Olivesi, Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. Dép. Bouches-du-Rhône, III M/57, 5 W 197 (dossier internement), 76 W 111 et 76 W 115. — Arch. Com. Marseille. — Rouge-Midi, 8 et 9 septembre 1945 (photo). — La Marseillaise, octobre 1947. — Louis Gazagnaire, Dans la nuit des prisons, Paris, Éditions sociales, 1973, p. 26, 93. — Jean-Claude Lahaxe, Les communistes marseillais à l’apogée de la Guerre froide (1949-1954). Organisations et militants, engagements et contre-société, Aix-en-Provence, Université de Provence (Aix-Marseille I), thèse de doctorat, 2002, tome 1, p. 126. — Témoignage de l’intéressé, 1986.

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