LOFFEL Marcel, Charles, Auguste

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

Né le 26 mars 1901 à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), mort par suicide le 15 décembre 1942 dans la prison d’ Angers (Maine-et-Loire) ; ouvrier métallurgiste ; militant syndicaliste et communiste d’Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), dirigeant de la Fédération des Métaux ; interrégional FTP.

Fils d’un ajusteur et d’une ménagère, Marcel Loffel était marié à Madeleine Fonty et père de deux filles. Militant mutualiste, Marcel Loffel adhéra à la CGTU, à Argenteuil, en 1931 et au Parti communiste en 1932. L’année suivante, il devint secrétaire du Comité de défense de l’Humanité dans son quartier puis du comité de ville. En 1933, il devint secrétaire de la cellule d’entreprise Lioré et Olivier. Les élections municipales de mai 1935 permirent son entrée au conseil municipal d’Argenteuil.
Il se consacra surtout à l’activité syndicale. Président du conseil des prud’hommes de sa ville, il fut élu, fin 1935, secrétaire général des syndicats CGT des Métaux de la région d’Argenteuil. L’année suivante, il entra à la commission exécutive fédérale et, en 1938, au bureau fédéral. Déjà secrétaire adjoint, il devint secrétaire de l’Union locale CGT d’Argenteuil en 1939.
Le conseil de préfecture le déchut de son mandat municipal le 6 mars 1940. Incorporé en février 1940 dans les compagnies spéciales à Saint-Benoit (où l’on regroupait les responsables communistes), il fut transféré à Fort-Barraux d’où il s’évada le 13 octobre 1940. Le Parti communiste lui confia des actions clandestines à Belfort, Dijon et Besançon.
Il fut nommé responsable interrégional dans l’Ouest en 1941. Alors qu’il avait une réunion à Trélazé (Maine-et-Loire) avec d’autres responsables le 12 décembre 1942, il fut arrêté par des commissaires et des inspecteurs de la police judiciaire d’Angers. Il avait été dénoncé par un autre militant clandestin, L.B.
Marcel Loffel fut arrêté en même temps que le couple d’agriculteurs communistes chez qui devait se tenir la réunion, Louis et Célestine Hérivault-Forest. Torturé, il se suicida par pendaison dans la nuit du 14 au 15 décembre à la prison Pré-Pigeon d’Angers pour éviter de nouveaux interrogatoires.
Marcel Sardo mourut à l’hôpital d’Angers le 13 décembre et Louis Forest mourut en déportation à Dora. Le 12 décembre, près de la gare d’Angers, un autre responsable, Raymond Duchesne, fut abattu par la police lors de son arrestation.
Le nom de Marcel Loffel est gravé sur le monument des fusillés d’Angers, et sur les plaques commémoratives de la SIPA Société Industrielle pour l’Aéronautique SIPA de Suresnes, à Montreuil FTM-CGT et à Paris XIe à la Maison des métallos UFM-CGT.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article118768, notice LOFFEL Marcel, Charles, Auguste par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 25 avril 2021.

Par Jean-Pierre Besse, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Marty, E VIII (CRHMSS). – RGASPI, 495 270 4603, dossier biographique au Komintern, Argenteuil, 6 janvier 1938 : évalué A. – DAVCC, Caen. – Bulletin municipal d’Argenteuil. — Marc Bergère, Pascal Tellier, Serge Guillet, 1940-1945 Des Angevins en résistance, Archives départementales de Maine-et-Loire, 2016 . — MémorialGenweb . — État civil.

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