Par Jacques Girault
Née le 20 décembre 1891 à Cures (Sarthe), morte le 3 janvier 1986 au Mans (Sarthe) ; institutrice dans la Sarthe ; militante syndicaliste de la FUE.
Fille d’un représentant de commerce et d’une institutrice, Yvonne Garreau entra à l’École normale d’institutrices du Mans en 1907. Elle se maria en août 1911 à Sainte-Cérotte avec Eugène, Louis, Lulé, instituteur. Elle exerça dans diverses communes de la Sarthe : Vibraye (1911-1914), La Chartre-sur-le-Loir (1914-1920), Vouvray-sur-le-Loir (1921-1928) et Cérans-Foulletourte (1928-1944).
Yvonne Lulé avait contribué, dès l’immédiat après-guerre, à la formation et au développement du Syndicat de l’enseignement laïque, affilié par la suite à la CGTU dans le département. Elle souhaita, dans son intervention en août 1935, à Angers, au dernier congrès de la Fédération unitaire de l’enseignement avant la fusion avec le Syndicat national des instituteurs, que l’École émancipée continuât à paraître. Déléguée des instituteurs de la Sarthe au congrès de réunification de la CGT (2-5 mars 1936) à Toulouse, elle s’abstint sur la question de l’Internationale. Accusée dans l’hebdomadaire communiste départemental de "trotskysme", elle précisa en 1937 : "Je fais du syndicalisme car je crois, ainsi que nos camarades espagnols de la FAI et de la CNT, que le syndicat sera la base de la société future. C’est là toute ma politique."
Élue au conseil départemental de l’enseignement primaire en 1936, elle fut réélue en 1938 et en démissionna en mai 1939. Gréviste, le 30 novembre 1938, avec son mari et quelques rares militants (grève partielle, surveillance assurée), elle fut, en 1943, mise à la retraite. A la Libération, elle fut critiquée avec son mari et d’autres "Amis de l’École émancipée" pour son action pacifiste.
Yvonne Lulé était la secrétaire-trésorière du Centre syndicaliste de propagande du Mans selon Le Rassemblement national, n° 8, 3 août 1941. .
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Dép. Sarthe, 130 W 38. — L’Unité ouvrière et paysanne de la Sarthe, 1937. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressée, Jeanine Boeldieu et Gilles Morin.