Par Jean Maitron, Claude Pennetier
Né le 16 mars 1889 à Joigny (Yonne), mort le 16 juillet 1955 à Savigny-sur-Clairis (Yonne) ; ouvrier imprimeur ; secrétaire de la Fédération socialiste de l’Yonne, puis militant communiste.
Le père de Jean Lux, Eugène, avait quitté l’Alsace en 1871 pour s’installer à Joigny où il dirigeait une entreprise de menuiserie et était membre de la loge maçonnique. Ouvrier imprimeur, Jean Lux fut délégué au congrès national du Parti socialiste SFIO par le comité fédéral réuni le 10 février 1918. A partir de mars, il assuma l’intérim du secrétariat de la fédération avant d’en devenir le titulaire jusqu’à la fin de l’année 1920. Remplacé par Camille Dufour*, il fut exclu pour "avoir abandonné dans des conditions tout à fait spéciales la charge de secrétaire" (le Travailleur, novembre 1920). Réintégré par le congrès fédéral du 12 juin 1921, Jean Lux fut nommé administrateur gérant du Travailleur, en remplacement de Duporc*. Membre du comité syndicaliste révolutionnaire du Livre de Sens, il fut exclu de son syndicat en août 1921.
Militant du Parti communiste dès sa création, Jean Lux fut candidat aux élections législatives de mai 1924 et obtint 5 090 voix sur 88 028 inscrits (5,8 %), puis fut tête de liste du Bloc ouvrier et paysan aux élections municipales de mai 1925 à Sens. En août, il fut poursuivi pour incitation de militaires à la désobéissance en tant que gérant du Travailleur, fonction qu’il exerça jusqu’au 12 août 1926.
A l’automne 1926, le Bureau politique du Parti communiste le désigna comme directeur de la Société lilloise d’éditions et d’impressions "La Prolétarienne" qui assurait le tirage des journaux communistes de la région Nord et en particulier de l’Enchaîné. A la même époque, il était membre de douze conseils d’administration d’imprimeries en France. Sa gestion fut constestée et le Bureau politique le suspendit en octobre 1928. Pendant son séjour dans le Nord, il fut également secrétaire de la Fédération départementale du Secours rouge international, au moins en 1927-1928.
Il semble ensuite qu’il ait été envoyé à Nîmes (Gard) pour préparer la parution d’un hebdomadaire à Marseille.
Jean Lux s’était marié en 1909 à Joigny.
Par Jean Maitron, Claude Pennetier
SOURCES : Arch. Nat. F7/13023. — Arch. Dép. Nord, M 154/195c et M 154/201b. — Le Travailleur, 1918-1921, 5 avril 1924, 12 août 1925. — Le Bulletin communiste, 1er août 1924 : "La presse de province, arme de combat". — Bibliothèque marxiste de Paris, microfilms n° 151, 3202. — État civil.