MADEC Hélène [PARMENTIER Hélène]

Fille d’une ouvrière et d’un marin breton engagé volontaire à dix-huit ans dans la Marine, Hélène Madec assista dès ses jeunes années à des réunions syndicales où l’emmenait son père et où elle eut l’occasion d’entendre Léon Jouhaux.

Reçue à onze ans au certificat d’études primaires, elle devint apprentie modiste, mais fut surtout chargée des courses dans Paris afin de procéder aux réassortiments. Elle travailla ensuite dans des bureaux puis au magasin du Bon Marché où elle resta neuf ans. En 1936, le 5 juin, elle déclencha la grève dans ce grand magasin et dirigea le mouvement pendant dix-huit jours. Elle s’appelait alors Hélène Bours, était veuve, ayant perdu son mari cinq ans après l’avoir épousé. Elle fut licenciée en 1937 à la suite de la suppression d’emplois.

Syndiquée CGT, permanente, elle adhéra, en 1936, au Parti socialiste dont elle était toujours membre fin 1983. Durant l’Occupation, Hélène Madec fut agent de liaison dans le groupe de Jacqueline Bernard. Sa carte de FFI porte le n° 313 (juillet 1942). Elle fut arrêtée et torturée. À la Libération, elle fut démobilisée comme soldat de 2e classe.
Hélène Madec quitta la CGT lors de la scission de 1947. Elle devint, en janvier 1948, secrétaire générale de la Fédération Force ouvrière de l’Habillement et de la Chapellerie. Elle fut élue, en octobre 1950, membre de la commission exécutive de la Confédération ; elle y demeura douze ans. Au sein de Force Ouvrière, elle fut davantage connue sous le nom d’Hélène Parmentier.

Ayant passé un concours pour être directrice d’un centre professionnel d’adultes, elle exerça ces fonctions durant dix-sept ans ; parallèlement, elle militait pour les droits des femmes.

Retraitée depuis 1972, elle mourut le 2 août 1986 à Meudon (Hauts-de-Seine) et fut incinérée au crématorium du Père-Lachaise. Elle était chevalier de la Légion d’honneur et médaillée de la Résistance.