Par René Lemarquis
Né le 18 septembre 1910 à Béthoncourt (Doubs), mort le 17 janvier 1981 à Montbélliard (Doubs) ; ouvrier du gaz à Montbéliard (Doubs) ; responsable des Jeunesses communistes puis du Parti communiste du Doubs.
Joseph Maetz est né dans une famille assez pauvre (son père était en 1937 dans un hospice de vieillards). Il fréquenta l’école primaire de cinq à douze ans, cessa ses études et commença à travailler en janvier 1923 comme manœuvre. De 1926 à 1929 il fut employé dans une filature de Béthoncourt (Entreprise Schwob) et de 1929 à 1931 dans le bâtiment. Il fit alors son service militaire dans l’artillerie comme canonnier auxiliaire. Il épousa Maria Passerini, une Suissesse née de parents italiens. Ils avaient deux enfants en 1937. Joseph Maetz eut des difficultés à retrouver du travail dans sa région et tenta de s’installer à Strasbourg. De retour dans sa localité il trouva un emploi de voyageur chez un marchand de combustibles jusqu’en 1935, puis travailla quelques mois dans un magasin de matériaux de construction. En janvier 1936 il entra chez Peugeot à Sochaux mais il fut, dit-il, « poussé à quitter » l’usine au lendemain des élections législatives d’avril-mai. Il fut enfin employé comme agent technique à l’usine à gaz de Montbéliard en juin 1936.
Joseph Maetz adhéra au Parti communiste en 1926 et sa cellule le délégua dans une conférence du bureau d’entente des Jeunesses communistes à Besançon où il fut désigné pour constituer un groupe à Béthencourt dont il fut le secrétaire de 1926 à 1928. Il participa alors à une grève du textile en 1927. Mais le groupe des Jeunesses communistes qui avait atteint 24 membres disparut à la suite d’une malencontreuse histoire de trésorerie à propos d’une collecte pour un camarade malade. Joseph Maetz cessa toute activité politique de 1928 à 1936 se consacrant à une société de football. Il aida cependant les grévistes de Schwob en 1935.
Les élections législatives de 1936 lui ayant redonné confiance il entra dans un groupe d’une vingtaine de camarades qui reconstituèrent une cellule et il redevint membre du Parti communiste le 1er octobre 1936. Il précisait n’avoir été parrainé par personne « car tous les anciens militants responsables dans la section ont trahi le parti » ; il citait parmi eux « Ferrand, Renard et compagnie ». Pouvaient répondre de lui : Henri Janin (devenu maire de Villeneuve-Saint-Georges), Georges Miellet et Roger Vermot-Desroches. Membre de la cellule du gaz de la section de Montbéliard, il était secrétaire du groupe de Béthoncourt (111 adhérents en 1937).
Il fut délégué en mai 1937 à la conférence de la section à Sochaux et en juillet à celle de Montbéliard en présence de Fernand Soupé, représentant du comité central. Membre du bureau de la section de Montbéliard, il était responsable de la commission d’organisation des Jeunesses communistes et de la commission des loisirs. En juin 1937 il devint membre du bureau régional. Il fréquenta une école de trois mois du parti. Il jugeait « les trotskïsimes (sic) les ennemis les plus acharnés des classes populaires » et relatait son combat contre Émile Mouhot d’Audincourt qui avait été exclu du parti et qui lui aurait proposé « de créer un groupe de combat sur le lieu de l’entreprise... qui en cas de différent devrait occuper l’usine même si cela était contraire à la majorité des ouvriers et employer la force... ». Comme Mouhot était par ailleurs trésorier adjoint et, comme Maetz, membre du Conseil syndical du Syndicat du gaz de Montbéliard, Maetz réussit « avec l’aide de la cellule d’entreprise à le faire exclure de ses places prépondérantes au sein du syndicat ». La commission des cadres releva cette action dans son appréciation.
Il représentait par ailleurs le Parti communiste au Comité de Front populaire de Béthencourt.
Par René Lemarquis
SOURCES : RGASPI (Moscou) : 495.270.3436 : Autobiographie du 28 août 1937. (Classé A1). — Renseignements de Claude Cuenot. — État civil de Béthancourt.