MAGNAVAL Clément, André

Par Claude Pennetier

Né le 16 juillet 1904 à Treignac (Corrèze), mort le 20 mai 1978 à Lorient (Morbihan) ; vérificateur des contributions indirectes ; conseiller municipal communiste de Paris XIXe arr. (1937-1940) ; devenu président de l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers.

Fils d’un cultivateur, Clément Magnaval fréquenta l’école communale de sa ville natale puis entra à l’école primaire supérieure d’Uzerche où il obtint son brevet supérieur. Il fut un temps instituteur auxiliaire mais, selon le témoignage de sa femme, il s’ennuya dans la commune rurale où il avait nommé et passa avec succès le concours de surnuméraire des contributions indirectes. L’administration le nomma à Lillebonne, en Seine-Inférieure. Libéré du service militaire effectué comme infirmier à l’hôpital de Clamart, il accéda à l’emploi de vérificateur principal.

Magnaval exerça en Normandie de 1923 à 1927, puis fut nommé à Paris où il s’affirma comme syndicaliste unitaire influent. Secrétaire de la section de la Seine du syndicat national des Contributions indirectes, il siégea à la commission administrative permanente du syndicat national, au conseil de discipline de sa profession et assura le secrétariat de la société de secours mutuels des employés des contributions indirectes.

Militant du Parti communiste depuis une date non précisée, il fut secrétaire du rayon du XIXe arr. (où il habitait) et membre de la direction de la Région Paris-Ville.

Le décès d’un conseiller municipal ayant provoqué une élection partielle, le Parti communiste présenta sa candidature, en février-mars 1937, dans le quartier des Carrières-d’Amérique (XIXe arr.). Il fut élu au scrutin de ballottage, le 7 mars, et siégea au conseil municipal de Paris ainsi qu’au conseil général de la Seine.

Magnaval fut mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale à la 3e section d’infirmiers, avec le grade de caporal. Le 1er novembre 1939, il envoya à la préfecture une lettre désavouant l’attitude du Parti communiste. Toutefois, le ministère de l’Intérieur, considérant que cette prise de position n’avait pas été rendue publique avant la date légale du 26 octobre 1939, obtint sa déchéance de mandat en janvier 1940. Il s’installa avec son épouse (il s’était marié en juin 1938) à Issy-les-Moulineaux. Révoqué des Contributions indirectes, il acheta, avec de l’argent de sa belle-mère, une petite entreprise de trois gazogènes après le décès d’un de ses voisins et vécut de cette activité pendant toute la guerre. Sans pouvoir dater cet épisode, sa femme se souvient qu’il fut arrêté par les Allemands et emprisonné à Fresnes comme otage, puis libéré.

Après la Libération, tout en transformant son entreprise en société de transport, il reprit son travail aux contributions indirectes pour bénéficier d’une retraite. Il n’avait plus de liens avec le Parti communiste ni avec le mouvement ouvrier. Après deux décennies d’absence d’activité publique, sa reconversion militante fut spectaculaire. Dans les années soixante, André Magnaval (il était alors appelé par son deuxième prénom) s’affirma comme un efficace défenseur des petites et moyennes entreprises de transport. Grand, large, puissant, éternellement souriant, bon orateur, il devint le président et le chef charismatique de l’UNOSTRA (Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles). À ce titre, il siégea au Conseil supérieur des transports et fut promu chevalier de la Légion d’honneur au début des années soixante-dix. Surmené, il mourut d’une crise cardiaque en 1978. Son entreprise, la Société d’exploitation des transports Magnaval, fut reprise par son fils.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article119408, notice MAGNAVAL Clément, André par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 26 novembre 2018.

Par Claude Pennetier

Avec sa femme, Marcelle née Moratille et sa fille Annie lors de la remise de sa Légion d’honneur.
Cliché fournis par sa petite fille, Virginie Morizot Magnaval.

SOURCES : RGASPI, 495 270 2448, autobiographie, 1938. — Arch. PPo. 101. — Arch. Dép. Seine, DM3 ; D3 M2 2 ; versement 10441/64/2, n° 24. — Nos édiles, op. cit. — Témoignage de Madame Magnaval (Marcelle Moratille). — État civil.

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