MAGNIEN François, Pierre

Par Michel Dreyfus, Gilles Morin

Né le 27 juillet 1906 à Digoin (Saône-et-Loire), mort le 9 août 1989 à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne) ; ouvrier coiffeur ; secrétaire de la Fédération CGT des ouvriers coiffeurs ; président de la Fédération FO des syndicats d’ouvriers coiffeurs.

Ouvrier coiffeur, comptable selon d’autres sources, François Magnien adhéra aux Jeunesses communistes en 1922 et fut également militant syndical dans sa région minière, spécialement à Digoin. Il alla en URSS, sans doute en 1925, et fit un récit de son voyage lors d’un meeting avec Jacques Doriot au Havre le 22 janvier 1926. À partir de cette même année, il fut appelé au bureau de la Fédération des Jeunesses communistes pour s’occuper de la propagande et aurait été délégué au Ve congrès du Parti communiste (Lille, 1926). En 1928, il était responsable national des Jeunesses communistes. Candidat le 5 mai 1929 aux élections municipales à Paris dans le XIe arrondissement (Saint-Ambroise), il ne fut pas élu. Candidat pour le Parti communiste à l’élection législative du 1er mai 1932 dans la 2e circonscription de Chalon (Saône-et-Loire), il recueillit 527 voix (3 % des inscrits) derrière le socialiste Jean-Marie Thomas élu au premier tour. Il rompit avec le Parti communiste en 1935.

Magnien fit aussi partie de la commission exécutive de la CGTU à laquelle il fut élu à l’issue de ses VIe, VIIe et VIIIe congrès nationaux (1931, 1933, 1935). Après la réunification syndicale, il devint secrétaire de la Fédération CGT des ouvriers coiffeurs et suppléant à la commission exécutive des syndicats de la Région parisienne à la suite du congrès de fusion des 18-19 janvier 1936. Au congrès de l’Union des syndicats de la région parisienne (7-9 avril 1938), il fut élu membre de sa commission exécutive et réélu l’année suivante. En 1939, il fut responsable de la chambre syndicale des ouvriers coiffeurs de Paris et de la région parisienne (organisation dissoute le 21 novembre 1939) et membre de la commission administrative de la CGT. Il avait fondé l’Ecole nationale professionnelle des jeunes coiffeurs et coiffeuses qu’il dirigea après la guerre. Enfin, il était conseiller municipal de Chaville (Seine-et-Oise).

Son épouse, Pauline Magnien née Beznos, était originaire de Bessarabie. Elle fut une active militante communiste. Il était, par elle, le beau-frère du militant communiste belge Fernand Jacquemotte.

Mobilisé le 2 septembre 1939, Magnien Magnien rompit avec le parti communiste à la suite du Pacte germano-soviétique, ainsi qu’en témoigne un article paru dans Syndicats au début 1940 et une lettre adressée au dirigeants intérimaires de l’École parisienne de coiffure du 5 février 1940.Il aurait soutenu René Belin dès octobre 1940 puis il se se rallia à la Charte du Travail. Il donna une interview au Petit Parisien le 20 février 1942. Il résidait depuis février 1941 dans les locaux de l’École parisienne de coiffure dans le 11e. Inspecteur départemental de l’Enseignement technique, il dirigeait le centre de formation professionnel de la coiffure et l’école parisienne.

Vice-président de la commission provisoire d’organisation de la famille professionnelle de l’hygiène à Paris, depuis le 21 juillet 1942, en décembre 1943, il fut nommé par décret membre du Conseil supérieur du travail au titre de la famille professionnelle de l’hygiène.

Magnien fut sévèrement frappé par la commission d’épuration syndicale à la Libération : il fut interdit de toutes fonctions syndicale le 2 novembre 1944, pour 10 ans. La commission ayant tenu compte du fait qu’il avait favorisé la résistance durant un certain temps, mais le frappa pour avoir fait de la propagande en faveur de la Charte, notamment par des articles. Il s’occupait activement des écoles professionnelles qui avaient besoin de fonds pour ne pas disparaître (débat de la commission le 20 décembre 1944). Il fut réélu pourtant secrétaire général de la fédération des ouvriers coiffeurs par le congrès, fin 1944 et la fédération demanda que la décision de la commission soit revue (voir aussi le cas de René Lhuillier, réunion du 23 novembre 1945).

Ayant rompu avec Marius Magnien, son frère , il fut violemment expulsé lorsqu’il se présenta à la Libération au siège de la CGT. Il rejoignit ensuite le Parti socialiste et Force ouvrière.

Lors du congrès des 4 et 5 juillet 1948 à Paris, François Magnien fut élu président de la Fédération nationale FO des syndicats d’ouvriers coiffeurs. Il fut réélu à ce poste les 8 et 9 octobre 1950.

Magnien mourut le 9 août 1989 à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article119429, notice MAGNIEN François, Pierre par Michel Dreyfus, Gilles Morin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 24 mai 2014.

Par Michel Dreyfus, Gilles Morin

SOURCES : RGASPI, 495 270 808, dossier personnel de son épouse, Pauline Magnien. — Arch. Nat. F7/13090, 13105. — L’Humanité, 28 avril 1929. — Arch. Vassart. — Le Travailleur parisien, octobre-décembre 1936, avril-juin 1938, juin-juillet 1939. — Arch. PPo. 101. — G. Bourgeois, Communistes et anticommmunistes pendant la drôle de guerre, op. cit. — S. Courtois, La Politique du PC et ses aspects syndicaux, op. cit.Est et Ouest, 16-30 juin 1957, n° 176. — Henri Barbé, Mémoires, inédit. — Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 12 février, 22 juillet 1948, 26 octobre 1950. — Comptes rendus des congrès confédéraux FO de 1948 et de 1950. — Notes de Louis Botella, de Jean Maitron et de Claude Pennetier.

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