Par Pierre Lévêque
Né le 9 août 1907 à Dijon (Côte d’Or), mort le 16 octobre 1982 à Montbard (Côte-d’Or) ; professeur de géographie et d’histoire au lycée de Dijon ; militant socialiste ; résistant ; préfet de Seine-Inférieure [Seine-Maritime] ; directeur de la Sûreté nationale (1954-1957), secrétaire général du ministère de l’Intérieur, « igame » de Bordeaux (1957-1958), à nouveau secrétaire général du ministère de l’Intérieur (juillet 1958-1960)
Jean Mairey était fils d’Alphonse Mairey, professeur agrégé d’histoire et géographie au lycée de Dijon et militant socialiste, tué pendant la Première Guerre mondiale. Étudiant à Dijon, il fut professeur d’histoire et géographie à Épinal à partir de 1933 et au lycée de Dijon à partir de 1936 après sa réussite à l’agrégation en 1935. Il enseigna aussi au lycée du Parc à Lyon du 1er novembre 1940 à juin 1943 où il eut comme collègue Georges Bidault.
Militant socialiste actif, il écrivit de nombreux articles dans le Socialiste côte-d’orien à partir de 1936. D’abord partisan de la non-intervention en Espagne, comme la majorité du parti, il se prononça contre elle dans un article du 1er février 1938. Il fit partie de la tendance Bataille socialiste.
Très hostile aux accords de Munich, il les attaqua vivement dans une série d’articles du Socialiste. Résistant, il appartint au mouvement Combat et fut nommé peu avant la Libération, commissaire de la République en Bourgogne, en remplacement de Jean Bouhey-Allex, grièvement blessé.
Il devint ensuite préfet de Seine-Inférieure (1946-1954), directeur de la Sûreté nationale (1954-1957), secrétaire général du ministère de l’Intérieur, « igame » de Bordeaux (1957-1958), à nouveau secrétaire général du ministère de l’Intérieur (juillet 1958-1960). Il accomplit en mars et décembre 1955 et en 1956 plusieurs missions en Algérie ; il dénonça dans les rapports établis à la suite de ces missions, les excès commis par les forces de l’ordre.
Dans les années 1961-1964, éloigné de la SFIO, il fut président-directeur général d’Avenir-Publicité et membre du comité directeur de l’Union démocratique du travail, organisation gaulliste de gauche. À partir de 1965, il se rapprocha à nouveau du Parti socialiste. Ayant dû abandonner ses fonctions à Avenir-Publicité, il redevint professeur au lycée Buffon, à Paris, et le demeura jusqu’à sa retraite.
Il s’était marié le 23 décembre 1933 à Barr (bas-Rhin) avec Geneviève Schmidt.
Il cofonda la Société d’entraide des Compagnons de la Libérations en octobre 1952 et fut membre du Conseil de l’Ordre de la Libération à partir de 1963.
Par Pierre Lévêque
SOURCES : Le Socialiste côte-d’orien, 1936-1939. — Claude Guyot, Historique du comité départemental de Libération de la Côte-d’Or, 1962. — Who’s who in France, 10e édition, 1971-1972.— État civil. — Renseignements communiqués par son fils, François Mairey.