MALROUX Paule [née MAURIÈS Paule]

Par Gilles Morin

Née le 24 juillet 1902 à Albi (Tarn), morte le 24 juillet 1984 à Paris (XVe arr.) ; institutrice ; militante socialiste du Tarn ; conseillère de l’Union française (1947-1958) ; membre de la commission des conflits de la SFIO, puis du Parti socialiste.

Les parents de Paule Mauriès tenaient une petite boulangerie. Elle fréquenta l’école primaire de Castelginest puis l’école primaire supérieure, avant d’être admise à l’École normale d’institutrices de sa ville natale en 1917. Trois ans plus tard, titulaire du certificat d’aptitude pédagogique, elle prit un poste à Cadix, dans le canton de Valence. Elle épousa le 28 août 1923 à Albi le jeune instituteur de Saint-Pierre de Cadix, Augustin Malroux*. Ils eurent une fille.

En 1928, tous deux furent mutés à Lafenasse (canton de Réalmont) et y restèrent jusqu’en 1936, année où Augustin Malroux fut élu député socialiste de la première circonscription d’Albi. Paule Malroux, qui militait à la Ligue de l’Enseignement et à la SFIO, enseigna ensuite à l’école de garçons de la rue Las Cases (Paris VIIe arr.), fut institutrice adjointe à Issy-les-Moulineaux (1937-1938), puis institutrice titulaire à l’école primaire de la rue Violet (Paris XVe arr.) de 1938 à 1946. Durant l’Occupation, en 1941, elle fut dénoncée dans un article du Cri du Peuple de Jacques Doriot, sous le titre, “Madame l’institutrice exagère (en majuscule) et aussi son mari, monsieur l’ex-député, PREMIER AVERTISSEMENT”. Elle était accusée d’être “Front populaire de vieille souche” et de se vanter de “cracher sur les ordres et consignes du nouvel état français”. Son époux, résistant, fut arrêté le 2 mars 1943, emprisonné six mois à Fresnes, puis déporté.
Après sa mort au camp de concentration de Bersen-Belsen (10 avril 1945), Paule Malroux conserva son poste d’institutrice jusqu’en 1948. Mais, à partir de juillet 1946, elle fut attachée au cabinet de Jean Biondi*, sous-secrétaire d’État à l’Intérieur, puis, à partir de février 1947, elle fut attachée au cabinet du président du Conseil, Paul Ramadier*. Elle fut candidate sur la liste socialiste du Tarn à la première Assemblée constituante en octobre 1945 et fut élue conseillère municipale de Blaye-les-Mines, le village natal d’Augustin Malroux.
En 1947, Paule Malroux fut désignée par les parlementaires de l’Assemblée nationale, en accord avec le Parti socialiste, pour siéger à l’Assemblée de l’Union française. Cette dernière commença à siéger à Versailles à partir du 10 décembre 1947 et elle en resta membre jusqu’à sa suppression en 1958. Nommée secrétaire (1949-1951) puis vice-présidente (1952-1958) de la commission des affaires culturelles et des civilisations d’outre-mer, elle présenta des rapports sur l’enseignement dans les Territoires d’Outre-mer et s’intéressa plus particulièrement à la question de la promotion des femmes. Elle siégea aussi à la commission des affaires sociales, à la commission de l’Information et réalisa une série de voyages d’études en Afrique Noire et dans les TOM pour celles-ci. Elle fut désignée pour représenter l’Assemblée au conseil supérieur du Travail en février 1956. Après la disparition de l’Assemblée, elle fut conseillère culturelle à l’ambassade de Haute-Volta en 1958-1960.
Paule Malroux représenta la France dans diverses manifestations internationales. En décembre 1954, elle fut nommée par le ministre de l’Éducation nationale au Conseil supérieur de l’Éducation de base et siégea à la commission nationale de l’UNESCO au titre de la France d’Outre-mer en mars 1956 et fut membre de la délégation française de la conférence générale de l’UNESCO à New-Delhi à l’automne 1956. Elle siégeait par ailleurs au Conseil supérieur du travail en 1957.

Paule Malroux appartint à la commission féminine nationale de la SFIO en 1952. En 1953, elle fut élue au conseil municipal d’Albi, où elle siégea un mandat. Elle appartenait, de droit, au Comité fédéral de la SFIO du Tarn en février 1953. Elle participait régulièrement aux assemblées internes du parti et fut désignée comme membre de la commission chargée d’étudier les problèmes d’Outre-mer au conseil national des 3-4 mai 1958 et au conseil national des 10-11 janvier 1959. Elle siégea surtout à la commission des conflits de la SFIO à partir de 1957, puis du Parti socialiste de 1969 à 1973. Elle présida l’Association des anciens conseillers de l’Union française pendant de nombreuses années.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article119779, notice MALROUX Paule [née MAURIÈS Paule] par Gilles Morin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 10 mars 2021.

Par Gilles Morin

SOURCES : Notice du service de documentation de l’Assemblée de l’Union française, 28 novembre 1957. — Note de sa fille Anny Malroux. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1967. — Bulletin intérieur, n° 109. — Archives de l’OURS, correspondance Tarn.

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