MANEVY Raymond, Nestor

Raymond Manevy était le fils d’un gardien de la paix qui fut parmi les fondateurs du syndicat national des Polices de France et des colonies, révoqué quelques mois en 1903 pour acte d’indiscipline. Il était le neveu d’Eugène Manevy, maire de Gy-L’Évêque, condamné en 1923 pour avoir fait graver "Guerre à la guerre" sur le monument au mort du village.

Raymond Manevy débuta dans le journalisme en 1918, comme rédacteur de la France libre, quotidien socialiste fondé le 2 juillet, par Adrien Veber, Arthur Rouzier, Compère-Morel, favorables à la défense nationale. En 1920, il participa avec Léon Jouhaux à la fondation du quotidien de la CGT, le Peuple, dont il fut le secrétaire de rédaction jusqu’en 1933. Il devint alors le rédacteur en chef de Paris-Soir, fondé par Eugène Merle , auquel il collaborait depuis 1927. Selon un rapport de police il était adhérent à la 10e section socialiste SFIO de Paris au début des années trente.

Il saborda Paris-Soir en zone libre, en 1942, puis, dans le cadre de la Résistance, participa aux travaux de la Commission nationale de la presse. En août 1944, il dirigea Libération d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie puis entra à France-Soir comme secrétaire général en 1948 et y resta jusqu’à sa mort.

En 1945, il avait publié une Histoire de la presse dans laquelle il consacrait quelques pages, inspirées par son expérience, à la vie du "journaliste du mouvement social" (pp. 18-22). Il écrivit plusieurs autres ouvrages dont Sous les plis du drapeau noir : le drame de l’anarchie.

Raymond Manevy avait participé à la création du Centre de formation des journalistes dont il fut président jusqu’en 1961. Il était officier de la Légion d’honneur.