MANSART Odette, Michèle, Clorinde

Par Jean-Pierre Besse, Julien Cahon, Jacques Girault

Née le 21 avril 1908 à Etricourt-Manancourt (Somme), morte le 22 juin 1994 à Albert (Somme) ; institutrice dans la Somme ; résistante ; militante syndicaliste ; militante communiste ; conseillère municipale d’Albert (1953-1965) ; candidate aux élections législatives du 2 janvier 1956.

Odette Mansart était titulaire du brevet supérieur. nstitutrice à Heudicourt puis dans des communes dans la région d’Albert, membre du conseil syndical de la section départementale du Syndicat nationale des instituteurs, en devint la trésorière en 1939. Elle avait essayé de créer un groupe de jeunes dans la section départementale en 1937 mais s’était heurtée à l’opposition de la direction de la section. En relations avec René Lamps*, elle avait créé une auberge de la jeunesse à Albert qui avait fonctionné de 1937 à 1940 puis avait repris son activité en 1942.

Odette Mansart adhéra au Parti communiste clandestin en janvier 1942 et commença à distribuer des tracts destinés aux instituteurs. Membre du Front national depuis février 1943, militant sous les pseudonymes de Mireille, Annette ou Elise, elle devint en juillet 1943 convoyeuse FTP. Elle fut la première responsable départementale de ce qui allait devenir l’Union des femmes françaises. Obligée d’entrer dans la clandestinité au printemps 1943 à la suite de l’arrestation des auteurs d’un déraillement à Longpré-les-Corps-Saints (Somme) qu’elle avait hébergés, Odette Mansart fut remplacée par Julia Lamps* et se replia à Blois dans le Loir-et-Cher. Selon René Lamps*, Odette Mansart avait pris contact avec lui à la même époque pour reconstituer le SNI local. Elle devint responsable régionale dans le Loir-et-Cher de l’Union des femmes françaises en février 1944 puis accéda à la responsabilité interrégionale de l’organisation en mai 1944. Secrétaire départementale de l’UFF dans la Nièvre en novembre 1944, elle accéda à la même responsabilité après son retour dans la Somme. A la Libération Odette Mansart était aussi directrice de la publication de Femmes de Picardie, organe départemental bimensuel de l’UFF tirant alors à plus de 12 000 exemplaires (le dernier numéro de ce journal parut le 20 mars 1948). Mais déprimée et malade, elle dut séjourner en sanatorium à partir de décembre 1944.

Odette Mansart entra au comité de la fédération communiste de la Somme en juin 1946 mais ne fut pas renouvelée par la conférence fédérale de novembre 1946. D’après les services de la préfecture de la Somme, Odette Mansart siégea au comité fédéral jusqu’en novembre 1949. Elle retrouva le comité fédéral de 1956 à 1965 et fut déléguée au 14ème congrès du parti en 1956. Membre du bureau de la section communiste d’Albert, elle fut élue au secrétariat de section à partir de 1957.

Elle fut candidate aux élections municipales, à Albert, en 1953, au quatrième rang sur la liste d’Alfred Leclercq* et fut élue avec cinq de ses colistiers dont la tête de liste, Andrée Beaugeois* et Camille Tellier*, mais les communistes siégeaient dans l’opposition. Odette Mansart fut candidate aux élections législatives en janvier 1956 en cinquième position sur la liste communiste et avait obtenu 78 380 voix (moyenne de la liste 79 183) sur 291 013 inscrits et 246 398 suffrages exprimés. En 1959, elle fut réélue conseillère municipale sur une liste PCF-SFIO qui avait la majorité des sièges.

Odette Mansart fut par ailleurs, dans les années 1950, membre du bureau départemental du SNI. Avec Andrée Beaugeois*, elle afficha son désaccord, quand, au milieu des années 1960, les anciens militants « cégétistes » décidèrent de se regrouper en tendance « Unité et Action ».

Célibataire, militante du Secours populaire, Odette Mansart eut des obsèques civiles. La fédération communiste de la Somme publia un avis de décès dans Le Courrier Picard invitant à rendre hommage à Odette Mansart « vétéran du parti ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article119886, notice MANSART Odette, Michèle, Clorinde par Jean-Pierre Besse, Julien Cahon, Jacques Girault, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 31 octobre 2011.

Par Jean-Pierre Besse, Julien Cahon, Jacques Girault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Arch. Dép. Somme, 21W326, 21W424, 1471W16. — Le Travailleur de la Somme, 1945-1970. — Femmes de Picardie, 1945-1948. — Francine Delaunay, René Lamps, itinéraire d’un élu communiste, Amiens, Encrage, 1995, 157 pages. – Notes de Claudette Corselle.- Etat-civil d’Albert et Pierre Mast.

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