MANUS Pierre

Par Justinien Raymond

Né le 11 août 1867 à Ville-sur-Jarnioux (Rhône) ; mort à Caluire (Rhône) le 22 novembre 1947 ; cafetier ; militant socialiste ; député du Rhône (1910-1919).

P. Manus était le fils de petits vignerons du Beaujolais qui étaient des républicains avancés. Établi à Lyon, débitant et marchand de vins dans le quartier de Serin, il adhéra au socialisme en s’affiliant en 1898 aux groupes du POF qui tinrent la tête du mouvement socialiste lyonnais. Il fit ses premières armes aux côtés de Krauss. Il était connu parmi les ouvriers qui fréquentaient son débit. Au premier congrès général socialiste à Paris, salle Japy (décembre 1899), il représenta quatre groupes guesdistes : deux de Vaise, la section du Pont d’Écully et le groupe républicain-socialiste de Serin.

Au cours des regroupements qui suivirent ce congrès, Manus entra à la fédération socialiste autonome adhérente du PSF. Mais en son sein il fut un des artisans de l’unité dans laquelle il entra en 1905 tandis que d’anciens compagnons, autour d’Augagneur, restaient en dehors. La fédération socialiste SFIO de Lyon le délégua aux congrès nationaux de Paris (juillet 1910), Saint-Quentin (1911), Lyon (1912) et Brest (1913).

Indépendant ou unifié, Manus soutint maintes batailles électorales. En 1900, dans le 4e arr. de Lyon, il recueillit 1 052 voix comme candidat au conseil municipal. Il y sera élu en 1904 par 3 571 électeurs et battu en 1908 à cause de dissensions internes qui profitèrent au socialiste indépendant Victor Fort. En 1902, il fut élu conseiller d’arr. de la Croix-Rousse et il présidera cette assemblée. En 1910, dans la 5e circonscription de Lyon, Manus battit le député sortant socialiste indépendant, Victor Fort : il reçut l’appui de radicaux malgré le désistement de la fédération pour ce dernier, et le conseiller municipal Bonnet adhéra même au Parti socialiste. Manus l’emporta par 2 827 voix contre 2 363. Il fut réélu au scrutin de ballottage en 1914 par 2 747 suffrages.

Partisan de l’Union sacrée durant la Première Guerre mondiale, Pierre Manus quitta sa section socialiste lyonnaise, celle du IVe arr., lorsqu’elle présenta une motion critiquant l’attitude des élus. Ensuite, il rompit avec le Parti socialiste et ne se représenta pas en 1919.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article119904, notice MANUS Pierre par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 1er février 2019.

Par Justinien Raymond

ŒUVRE : Manus a collaboré à L’Avenir socialiste, organe de la fédération socialiste SFIO du Rhône.

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Comptes rendus du congrès de Japy (1899) et des congrès du Parti socialiste. — Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 369 et Les Fédérations socialistes II, op. cit., pp. 496 à 508, passim. — L’Humanité, 31 mai 1910. — Notes de Jean Maitron

ICONOGRAPHIE : La France socialiste, op. cit., p. 369.

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