MARCHAND Robespierre, Félix

Par Francis Roux

Né et mort à Orange (Vaucluse) : 6 août 1871-2 janvier 1944. Militant syndicaliste et communiste vauclusien.

Ouvrier batelier, secrétaire en 1917 de la Fédération socialiste SFIO du Vaucluse, Robespierre Marchand fut en 1919 candidat "socialiste révolutionnaire" aux municipales d’Orange. En 1921, secrétaire de la Bourse du Travail d’Orange, il était qualifié, dans un rapport du sous-préfet, de militant "professant des opinions nettement révolutionnaires". Il créa, cette année-là, une coopérative de production "Association des ouvriers bateliers réunis". Mais il militait en même temps au Parti communiste dont il était, selon la police, "un des chefs, à Orange".

En 1923, lors de la campagne de manifestations communistes contre la politique de Poincaré, il prit la parole dans un meeting à la Bourse du Travail d’Orange, le 8 novembre, en compagnie de Barthalon, secrétaire de la Bourse du Travail d’Avignon. Ils saluèrent la Révolution allemande et stigmatisèrent "les valets du sabre et du coffre fort" liés au Comité des Forges. Le 25 octobre 1925, à l’occasion du congrès fédéral socialiste d’Orange et de la manifestation communiste qui suivit le défilé, la police et le sous-préfet Chiappe avaient témoigné leur inquiétude auprès des organisateurs socialistes, devant "les attaques proférées contre le gouvernement par le nommé Marchand, dit Robespierre (sic), un des chefs du parti orangeois".

En 1928, Marchand fut au premier plan dans la campagne électorale du Parti dans la circonscription d’Orange : il renseignait par lettre le candidat Fontenay, "parachuté" par le comité central à la suite de la défaillance de Denante.

En 1934, lors de la grève antifasciste du 12 février, il prit la parole à la Bourse du Travail d’Avignon au nom d’un Comité antifasciste et la réunion fut suivie d’un défilé dans les rues d’Avignon aux cris de "Front unique" et au chant de l’Internationale et de Bandiera rossa. Il devint secrétaire du Comité antifasciste d’Orange et, le 30 janvier 1935, dans un meeting à Orange, il stigmatisa la mollesse du Parti socialiste.

Il était encore ouvrier batelier quand le Parti le désigna comme candidat au conseil général dans le canton d’Orange-Est, aux élections de 1937. Il obtint 312 voix sur 2 846 votants. Il avait été, en 1935, candidat aux municipales d’Orange recueillant pour sa part, sur la liste communiste, 349 voix sur 2 760 suffrages exprimés.

Mais, sans doute déçu par le Front populaire, on le vit avec quelques autres dissidents communistes, en 1938, à la tête du groupe des "Octobristes d’Orange", "extrêmement acharné, mais peu considéré", selon un rapport de police. Le 14 juillet 1938, il proclamait dans une affiche : "les partis prolétariens ont été intoxiqués du virus de Front populaire" (sic), "il n’y a pas à perfectionner, mais à supprimer l’État qui n’est que l’organisateur de la classe exploitante (...) ; tendre la main aux radicaux, c’est tendre la main au fascisme".

Robespierre Marchand mourut à Orange le 2 janvier 1944.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article120070, notice MARCHAND Robespierre, Félix par Francis Roux, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.

Par Francis Roux

SOURCES : Arch. Dép. Vaucluse, 1 M 817/830/840, 3 M 281/311/585, 10 M 29/31/51. — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, op. cit.

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